Un discours martial à New York, des frappes massives à Beyrouth. En deux mouvements presque simultanés, Israël a démontré, vendredi 27 septembre, sa détermination à démembrer le Hezbollah au Liban, en suivant le traitement infligé au Hamas à Gaza. Devant l’Assemblée générale des Nations unies, Benyamin Nétanyahou a fermé la porte à la diplomatie, privilégiant la voie armée, sans retenue ni compromis. Peu après, la capitale libanaise tremblait. Des bombardements israéliens dans la banlieue sud de Beyrouth, Dahiyé, visaient le quartier général souterrain du Hezbollah, provoquant la destruction des immeubles à la surface. Samedi matin, l’armée israélienne a affirmé avoir « éliminé » le chef de la milice chiite, Hassan Nasrallah.

Des hommes chargés de la sécurité du Parti de Dieu ont dressé autour du site de l’attaque des barrages, ne laissant passer que les bulldozers et les secouristes. Le lieu, situé dans le « carré de sécurité » du parti-milice, placé sous haute surveillance, n’était pas connu de tous. Au moins six immeubles d’habitation ont été soufflés et d’autres endommagés. Plusieurs cratères ont été creusés dans le sol. Le bilan provisoire, établi par le ministère de la santé libanais, fait état de six morts et de 91 blessés. Il pourrait augmenter considérablement, alors que les secouristes continuent de fouiller les décombres.

Agé de 64 ans, Hassan Nasrallah vivait dans un lieu tenu secret. Sa mort représente un coup historique porté à cette organisation, dont le commandement a déjà été décimé il y a dix jours. Elle consacre une nouvelle fois l’incroyable qualité du renseignement opérationnel israélien au sujet du Hezbollah, aux activités essentiellement clandestines.

« Nous sommes encore en train de vérifier les résultats de l’attaque contre le quartier général central du Hezbollah », avait déclaré, vendredi soir, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. « Nous communiquerons dès que nous saurons. Nous savons que notre attaque a été très précise », avait-il ajouté. Samedi matin, le Hezbollah n’avait toujours fait aucune annonce officielle quant à la mort de son chef.

A l’ONU, le discours de défi de Nétanyahou

La frappe, ressentie dans un rayon de trente kilomètres, a provoqué un mouvement de panique dans la banlieue sud de Beyrouth. Des milliers de Libanais, ainsi que des réfugiés syriens, habitants de Dahiyé ou déjà déplacés du sud du pays, ont abandonné leurs appartements pour se mettre à l’abri sur les places, les parcs et sur le bord de mer de Beyrouth, assis à même le sol, hagards. « L’explosion nous a surpris. J’ai un peu perdu la tête. On a eu très peur. On a pris des sacs, ce que l’on pouvait emporter et on a marché une heure jusqu’à la corniche avec cinq enfants, dont trois petits. Des proches vont nous rejoindre. On scrute le ciel pour voir si l’on peut rentrer », témoignait dans la nuit une Syrienne d’Alep qui vivait près du lieu de l’explosion.

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