« Je dirais qu’il y a peut-être cinq personnes dans ma classe qui n’utilisent pas ChatGPT », estime d’emblée Alice, une élève de 3e scolarisée à Paris. La triche, sport universel, vieux comme l’école elle-même, a trouvé un moyen de se renouveler avec l’intelligence artificielle (IA) générative, et en particulier avec ChatGPT, le robot conversationnel d’OpenAI. Il existe une version gratuite de cet outil particulièrement intuitif, que l’on peut installer sur smartphone. De toute évidence, peu d’adolescents n’ont pas eu cette initiative. « Ceux qui ne s’en servent pas du tout sont les meilleurs élèves, observe la collégienne. Ceux qui s’en servent pour faire les devoirs à leur place, en revanche, ont plutôt de mauvais résultats. Ils se disent que, tant qu’à faire, autant avoir des bonnes notes sans trop travailler. »

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On trouve en effet chez les élèves, deux écoles. Il y a ceux qui utilisent ChatGPT pour chercher des réponses qu’ils sont censés trouver seuls – à la maison ou pendant les devoirs surveillés, discrètement, avec leur téléphone sur leurs genoux ou dans leur trousse. Cette triche « nouvelle génération » se pratique plutôt dans des domaines où ils se sentent peu performants, ou dépassés par la difficulté.

« Quand je suis fatigué ou que je n’ai pas le temps, ChatGPT fait mes devoirs d’allemand », rapporte Elliot, un lycéen de 16 ans scolarisé à Cergy, qui avoue que la langue de Goethe n’est pas exactement son point fort. L’intelligence artificielle, excellente traductrice, est capable de produire un texte en allemand « de mon niveau », précise le jeune homme, de manière à ne pas se faire trop vite repérer. Il suffit de le lui demander.

Cesser les devoirs à la maison

L’autre équipe est composée d’élèves qui ont fait de ChatGPT leur assistant personnel, tout en reconnaissant que l’utiliser pour faire les choses à leur place ne présente pas un grand intérêt. « Je sais que, si je veux vraiment progresser, il faut que je fasse moi-même », précise Alice, qui utilise l’IA générative pour trouver des idées de plan en histoire, ou pour écrire des petits textes en anglais. « En maths, en revanche, ChatGPT me fait perdre du temps, parce qu’il se trompe souvent », assure-t-elle.

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