
A la mi-juillet, un arrêt de la cour d’appel de Paris relaxait deux femmes ayant propagé sur Internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait née homme. Les motivations de la cour, consultées par l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 24 juillet, montrent que la justice n’a pas validé leur thèse, contrairement aux allégations des soutiens des prévenues.
Dès l’annonce de la relaxe, François Danglehant, avocat d’une des prévenues, avait été applaudi par une dizaine de personnes : des inconditionnels de l’allégation selon laquelle la première dame serait une femme transgenre. Selon eux, la relaxe de Natacha Rey et d’Amandine Roy était bien la preuve que Brigitte Macron est née homme et que ni son frère, Jean-Michel Trogneux, ni son premier mari, André-Louis Auzière, n’ont existé.
Des conclusions reprises en masse par des sites complotistes français mais aussi américains.
Un jugement mal interprété par les soutiens des prévenues
Pourtant, « ces relaxes ne peuvent en aucune manière être interprétées comme reconnaissant que les faits sont avérés », explique à l’AFP l’avocat spécialiste du droit de la presse, Christophe Bigot, précisant que la justice ne valide en rien les théories développées par les prévenues.
Concernant les accusations de changement de sexe, la cour d’appel n’a pas tranché sur le fond. Elle motive sa relaxe en estimant que « l’imputation d’avoir effectué une transition de genre et de ne pas avoir voulu la rendre publique ne saurait caractériser une atteinte à l’honneur ou à la considération de la partie civile ».
« La cour estime que ce n’est pas diffamatoire d’accuser quelqu’un d’être trans. La relaxe n’est pas prononcée parce que ces personnes [les prévenues] auraient raison, mais parce que les propos ne constituent pas une qualification pénale », décrypte Me Bigot.
« Incohérences et faiblesses de l’argumentation »
D’ailleurs, tout en relaxant les deux femmes pour les accusations de dissimulation, de mensonge et de falsification d’actes d’état civil, concernant le prétendu « mariage frauduleux » entre Brigitte Macron et son premier mari, la cour estime que les preuves fournies par les parties civiles (actes de naissance, acte du mariage, copie de l’acte de divorce) « mettent en évidence les incohérences et faiblesses de l’argumentation » de Natacha Rey.
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Seul le passage faisant référence au détournement de mineur de Brigitte Macron sur Emmanuel Macron a été retenu comme étant diffamatoire. Mais les prévenues ont été relaxées au bénéfice de la bonne foi, la cour d’appel estimant que les deux femmes, « qui ne sont pas des professionnelles de l’information », se sont basées sur des articles de presse relatant l’idylle entre le lycéen et sa professeure de théâtre.
Brigitte Macron, son frère et le ministère public se sont depuis pourvus en cassation.
Le couple présidentiel a également annoncé mercredi poursuivre aux Etats-Unis une influenceuse américaine pour avoir relayé et largement exploité dans des vidéos l’infox concernant Brigitte Macron.