Quand, à travers le monde, les enfants de nombreux pays reprennent le chemin de l’école, les écoles de Gaza, elles, restent fermées pour la troisième année consécutive. Selon l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), plus de 660 000 enfants gazaouis sont privés de leur droit à l’éducation, alors que plus de 85 % des écoles ont été endommagées ou détruites par le conflit.

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Avant la guerre, Gaza comptait quelque 640 écoles officielles, où plus de 9 000 professeurs assuraient l’instruction de 441 000 élèves. Les taux de scolarisation étaient élevés – 95 % dans le primaire et 90 % dans le secondaire – et le taux d’alphabétisation – 97 % – faisait partie des meilleurs au monde. Avec la guerre, de nombreuses écoles ont été endommagées par les bombardements ou temporairement converties en abris pour les familles déplacées.

En conséquence, des milliers d’enfants ne sont plus régulièrement scolarisés. Leurs apprentissages et leur vie quotidienne s’en ressentent fortement. C’est le cas de mon petit frère Abdullah qui, alors qu’il est en quatrième année de primaire [l’équivalent du CM1], a dû recommencer depuis le début à apprendre les lettres et les nombres.

Malgré plusieurs tentatives de rouvrir partiellement certaines écoles et d’aménager des espaces d’enseignement provisoires, des milliers d’enfants restent aujourd’hui privés d’une éducation régulière. Souvent, les établissements qui n’ont pas été totalement détruits fonctionnent avec des horaires réduits et ne proposent que quelques heures de cours à leurs élèves. En outre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 250 structures d’enseignement provisoires ont été temporairement ou définitivement fermées, avec un impact pour quelque 180 000 élèves et professeurs.

Drame social et psychologique

Cette crise des infrastructures scolaires est à l’origine d’un drame social et psychologique. Au lieu d’aller à l’école, les enfants gazaouis se trouvent contraints, depuis plusieurs années, à vivre un quotidien des plus éprouvants : ils font la queue pendant des heures pour obtenir de l’eau ou des couvertures, ils assurent les tâches ménagères ou cherchent des petits boulots dans la rue pour aider leurs familles. Dans un tel contexte, privés d’occasions d’apprendre, ils sont de plus en plus frustrés et inquiets face à l’avenir.

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