Jusqu’à quand tolérerons-nous que les géants du numérique, américains, russes, chinois, défient ouvertement les lois européennes et remettent en question nos démocraties ?
Depuis des mois, les géants de la tech américaine ont lancé une offensive sans précédent contre la réglementation européenne du numérique. Cette offensive se couvre du manteau trompeur de la liberté d’expression en accusant fallacieusement l’Union européenne (UE) de pratiquer « la censure », alors que les responsables européens demandent seulement le respect des règles élémentaires qu’elle a souverainement et démocratiquement définies et qui doivent s’appliquer à tous les médias, comme il est de mise dans toute nation civilisée.
La palme du cynisme revient d’ailleurs à Elon Musk, qui se réclame du « free speech » en Europe pour y pousser les pions de l’extrême droite tout en ne disant mot de la censure absolue en Chine pour y protéger ses intérêts.
Discours de haine
Cette offensive arrogante n’a en fait qu’un seul objet : laisser libre nuisance à la désinformation, aux discours de haine les plus dangereux, aux appels à la violence, aux théories du complot les plus mensongères, dont la diffusion massive sert à la fois des buts mercantiles – enrichir des actionnaires de ces réseaux grâce à une audience croissante – et politiques – assurer la domination des idées les plus rétrogrades et dangereuses pour nos démocraties.
Des investigations révèlent que, depuis son rachat par Elon Musk, la plateforme X favorise la désinformation et les contenus haineux. La procédure en cours pour non-respect des réglementations européennes doit impérativement aboutir vite. Meta a récemment annoncé la fin de son programme de fact-checking et de modération des publications problématiques, telles que le harcèlement et les contenus violents. TikTok suscite de graves préoccupations concernant la sécurité des données des utilisateurs européens. Telegram refuse de coopérer avec les autorités européennes sur la modération des contenus illégaux.
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