Alors que la France célèbre les 60 ans de la loi fondatrice du 16 décembre 1964 qui a marqué la création des agences de l’eau et des comités de bassin, notre modèle, longtemps envié, montre aujourd’hui ses limites. Face aux bouleversements climatiques et aux pressions environnementales croissantes, il devient urgent de réinventer une politique de l’eau capable de répondre aux défis colossaux du XXIᵉ siècle.

En 2023, le gouvernement français lançait un plan « eau » qui reconnaissait, pour la première fois, l’ampleur de la crise hydrique en France. Depuis, les signes d’alerte se multiplient : sécheresses répétées, inondations destructrices, dégradation accélérée des écosystèmes… À ces crises s’ajoutent des drames, comme celui de Valence en Espagne, rappelant brutalement la vulnérabilité de nos territoires face à ces déséquilibres.

Une chose est certaine : nous ne pouvons plus gérer les crises au coup par coup. Chaque événement met en lumière les limites d’une approche réactive qui ne fait que retarder l’inévitable. L’eau ne peut plus être vue comme un simple problème technique : elle est au cœur de notre santé, de nos écosystèmes et de notre économie. Protéger l’eau, c’est anticiper, prévenir et investir.

Réinventer notre modèle

Pendant des décennies, nos politiques publiques se sont concentrées sur le « petit cycle de l’eau », celui de l’eau potable et de l’assainissement, essentiels pour répondre aux besoins domestiques. Si ce modèle a montré son efficacité, il est aujourd’hui insuffisant. Le « grand cycle de l’eau » – des précipitations aux nappes phréatiques, rivières et océans – impose désormais une approche systémique.

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Selon la dernière étude du Cercle français de l’eau, 13 milliards d’euros supplémentaires par an seraient nécessaires pour moderniser nos infrastructures, préserver nos écosystèmes et anticiper les impacts climatiques. Comprenons ici que la réparation coûte de plus en plus cher, et que cette tendance ne fera que s’aggraver, compte tenu de l’intensification des défis climatiques.

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