Trois jours après la tuerie dans le Nord samedi, qui a fait cinq morts, le suspect a été mis en examen mardi 17 décembre pour « assassinat », en ce qui concerne les trois premières victimes, et pour « meurtre », pour les deux dernières, a annoncé la procureure de Dunkerque.
Paul D., un jeune homme de 22 ans sans emploi, s’était rendu samedi, en fin d’après-midi, à la gendarmerie de Ghyvelde, commune où il vivait chez ses parents. Il a reconnu avoir tué successivement un chef d’entreprise à Wormhout, puis deux agents de sécurité privée et enfin deux migrants de nationalité iranienne, près de Dunkerque.
Lundi, la piste d’une vengeance professionnelle se dessinait, le tireur présumé ayant travaillé pour sa première victime ainsi qu’au sein de l’entreprise où exerçaient les deux suivantes. Le suspect avait de la rancœur envers sa première victime, Paul Dekeister, qui était son ancien employeur, a rapporté l’avocate du suspect, Véronique Planckeel.
Le motif du quintuple homicide pas encore clair
Cet homme de 29 ans, qui dirigeait une société de transport routier, a été tué vers 15 h 15 samedi à Wormhout devant son domicile par plusieurs tirs d’arme à feu. « On ne sait pas la manière dont s’est rompu le contrat de travail », avait déclaré à l’Agence France-Presse l’avocate, pour qui « beaucoup de zones d’ombre demeurent » sur le mobile.
Le tueur présumé a en outre été salarié de l’entreprise Eamus Cork Security (ECS) pour laquelle travaillaient ses deux victimes suivantes, deux agents de sécurité, a dit lors d’un point presse Patrick Guerbette, fondateur d’ECS. Il y a effectué « une période de formation et de contrat de professionnalisation (…) il y a plus d’un an et demi » durant laquelle il n’a fait l’objet d’« aucun reproche », a ajouté M. Guerbette. Selon lui, il n’avait alors « pas du tout » été en contact avec les deux agents pris pour cible.
Enfin, a ajouté l’avocate, il n’y a pour l’heure « pas d’explication » au meurtre de deux migrants commis quelques minutes plus tard et à cinq kilomètres de Wormhout, à proximité d’un campement. Ceux-ci « pourraient être de nationalité iranienne (…), âgés de 19 et 30 ans », avait affirmé dimanche la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, par voie de communiqué.