
Quand on est en situation de handicap, se déplacer requiert une certaine organisation. Même si elle réserve plusieurs jours en avance ses trajets auprès du service Pour aider la mobilité, le PAM, service de transport à la demande d’Ile-de-France, Karen Bailly attend avec angoisse les SMS de la plateforme de réservation. « On nous confirme les courses la veille à 19 heures, pour préciser l’horaire exact, et il n’est pas rare qu’on ait des annulations sans solution alternative, ou alors à des horaires qui n’ont rien à voir avec ce qu’on a demandé, explique la jeune femme de 32 ans, habitante de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Je travaille dans l’hôtellerie et je finis à 22 heures : si on me propose un retour à 21 h 40, je ne peux pas. »
Déficiente visuelle, Karen Bailly ne conduit pas et les transports en commun sont une épreuve. « Je paie une carte Navigo plein tarif pour un réseau qui n’est que partiellement accessible aux malvoyants : il n’y a jamais de place assise, je me fais bousculer… C’est horrible, le nombre de fois où j’ai pris le mauvais bus, ou dans le mauvais sens, parce qu’il n’y a pas de synthèse vocale. » Pour se rendre au travail, à un rendez-vous médical ou à la piscine avec sa fille, elle sollicite donc le PAM, malgré de fréquentes déconvenues.
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