Des militants sur le pont du navire « Handala » de la Flottille de la liberté, alors qu’ils se préparent à naviguer en direction de Gaza, à Marsa (Malte), le 16 août 2024.

L’armée israélienne a intercepté le navire Handala exploité par le mouvement propalestinien Flottille pour la liberté qui se dirigeait vers Gaza chargé d’aide humanitaire, selon des images diffusées en direct, samedi 26 juillet, par le groupe.

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« La marine israélienne a empêché le navire Navarn [son nom d’origine] d’entrer illégalement dans la zone maritime au large de la côte de Gaza. Le navire fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël », a annoncé le ministère des affaires étrangères israélien sur X. « Tous les passagers sont en sécurité », a-t-il précisé, ajoutant que « des tentatives non autorisées de briser le blocus sont dangereuses, illégales, et sapent les efforts humanitaires en cours ».

L’armée israélienne avait prévenu plus tôt dans la journée qu’elle appliquerait « le blocus légal de sécurité maritime de la bande de Gaza ».

Deux parlementaires françaises à bord

Les images diffusées en ligne par le groupe Flottille pour la liberté montraient des militants propalestiniens assis sur le pont du Handala les mains en l’air, et sifflant la chanson antifasciste italienne Bella Ciao, cependant que les soldats prenaient le contrôle du navire. Elles ont été coupées quelques minutes plus tard. Dans un message sur les réseaux sociaux, Flottille pour la liberté a affirmé que le « Handala a été intercepté et abordé illégalement par les forces israéliennes alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales ».

Un outil de suivi en ligne montre que le navire se trouvait à environ cinquante kilomètres de la côte égyptienne et à cent kilomètres à l’ouest de Gaza lorsqu’il a été intercepté.

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« Les voyous de Nétanyahou [le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou] ont abordé le Handala. Ils attaquent vingt et une personnes désarmées dans des eaux internationales, où ils n’ont aucun droit. Un kidnapping dans lequel deux parlementaires françaises sont victimes », a réagi, sur X, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. « Faites quelque chose d’autre que le paillasson de Nétanyahou », a-t-il lancé à l’attention du gouvernement français.

Matériel médical et denrées alimentaires

Le bateau avait quitté le 13 juillet le port italien de Syracuse, en Sicile. A son bord, dix-neuf militants de nationalités diverses, parmi lesquels deux élues de LFI, la députée du Val-d’Oise Gabrielle Cathala et l’eurodéputée Emma Fourreau, ainsi que deux journalistes. « Le navire se trouvait dans les eaux internationales, à moins de sept heures de Gaza, a annoncé, sur X, Gabrielle Cathala. Un soldat vient de détruire la caméra du direct. »

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Cet ancien chalutier norvégien transporte du matériel médical, des denrées alimentaires, des équipements pour enfants ainsi que des médicaments. L’expédition, financée par des campagnes de dons, visait à briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza, en proie à une crise humanitaire majeure, et à y acheminer de l’aide. L’équipage du Handala avait déclaré sur X qu’il entamerait une grève de la faim si le bateau venait à être intercepté par l’armée israélienne et ses passagers à être détenus.

L’arraisonnement du Handala intervient six semaines après celui du Madleen, un autre navire de la flottille parti d’Italie le 1er juin. Ce voilier avec à son bord douze militants, dont l’écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée (LFI) Rima Hassan, avait été intercepté à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza et conduit en Israël. Ses occupants avaient ensuite été expulsés vers leurs pays d’origine.

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Dans un communiqué, le Hamas a dénoncé un « nouveau crime de piraterie dans les eaux internationales avec l’interception du bateau humanitaire pour l’empêcher de rejoindre la bande de Gaza assiégée, victime de génocide et de famine ».

Israël, dont l’offensive a débuté au lendemain de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire strict. Il a entraîné de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens de première nécessité, et n’a été que partiellement assoupli fin mai.

Israël, sous une pression internationale croissante pour débloquer l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza affamée, a annoncé, samedi, la reprise immédiate des parachutages sur le territoire, auxquels le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis se sont dits prêts à participer.

Le Monde avec AFP

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