Le chef de la junte guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, au siège de l’ONU à New York, le 21 septembre 2023.

Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile en Guinée ont appelé à des manifestations dans le pays à partir du 5 septembre pour dénoncer, selon eux, une volonté de confisquer le pouvoir de la part du général Mamadi Doumbouya, chef de la junte. L’annonce a été faite par communiqué dimanche 10 août au soir.

Les Forces vives de Guinée (FVG) – un collectif regroupant les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile – dénoncent la tenue le 21 septembre d’un référendum convoqué par le chef de la junte sur une nouvelle Constitution.

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Selon les FVG, ce référendum « n’a que pour objectif de valider le projet de Constitution qui l’exonère de son serment et de sa parole d’honneur, à l’effet de s’offrir une présidence à vie ». Fin juin, un projet de Constitution a été présenté au général Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président civil Alpha Condé.

« Charte de transition »

Ce texte doit ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires. Les dispositions de ce projet de Constitution ne permettent pas de savoir de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine élection présidentielle.

« Ce projet de loi ouvre la voie à une violation manifeste de la charte de la transition » et « favorise la commission d’un parjure », dénoncent les FVG.

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Une « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou

Tournure violente

Pour rappel, la Guinée, dirigée pendant des décennies par des régimes dictatoriaux ou autoritaires, est coutumière des manifestations qui prennent une tournure violente. La junte a interdit toute manifestation depuis 2022, et a fait arrêter, engager des poursuites contre ou encore pousser à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition.

La répression des manifestations y a fait au moins 47 morts depuis 2021, selon Amnesty International dans un rapport publié en mai 2024.

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Le Monde avec AFP

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