
En Guinée-Bissau, une course de vitesse est engagée entre des putschistes qui cherchent à conforter leur pouvoir, un opposant qui n’entend pas abdiquer la victoire qu’il revendique à l’élection présidentielle et une région qui espère regagner une crédibilité abîmée depuis cinq ans par une succession de coups d’Etat (Mali, Burkina Faso, Guinée, Niger) dont elle n’a pu inverser le cours.
Lundi 1er décembre, cinq jours après que le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a lui même annoncé à la presse son renversement par des militaires, une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, conduite par son président en exercice, le chef d’Etat sierra-léonais Julius Maada Bio, est arrivée à Bissau, la capitale, pour s’entretenir avec les nouveaux dirigeants de facto et tenter de trouver une issue à cette crise.
Au lendemain du putsch, survenu mercredi 26 novembre – la veille de l’annonce des résultats des élections présidentielle et législatives, qui se sont tenues le 23 novembre –, l’organisation régionale, qui se vante de promouvoir la démocratie, avait suspendu le pays de ses instances jusqu’à la « restauration pleine et effective de l’ordre constitutionnel ». Toutefois, selon une source diplomatique d’un des pays membres, l’organisation n’envisage en aucun cas d’utiliser la force pour faire plier la junte à ce stade.
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