Un hôpital endommagé par la guerre, à Khartoum, le 26 avril 2025.

Des frappes de drones ont visé Khartoum pendant plusieurs heures mercredi 15 octobre, ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source au sein de l’armée et des témoins. Selon la source militaire, l’armée a abattu « la plupart des drones » qui visaient deux de ses bases dans le nord-ouest de la capitale soudanaise.

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Le Soudan est en proie depuis le 15 avril 2023 à une guerre déclenchée par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés : le général Abdel Fattah Al-Bourhane, commandant de l’armée et dirigeant de facto du Soudan, et le général Mohammed Hamdan Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé des millions d’autres et provoqué ce que l’ONU qualifie de « plus grande crise humanitaire actuelle ».

La capitale est restée globalement calme depuis que l’armée en a repris le contrôle, au printemps, les combats se concentrant désormais dans le sud et l’ouest du pays. Les FSR ont été à plusieurs reprises accusées de mener des attaques de drones à longue portée contre des infrastructures militaires et civiles. Des témoins à Omdourman, ville jumelle de Khartoum, ont dit avoir vu des drones volant au-dessus de la ville et entendu de « fortes explosions » durant la nuit de mardi à mercredi.

Reconstruction

Selon les Forces du bouclier soudanais, un groupe proche de l’armée, des attaques avaient déjà visé la capitale mardi, tuant deux de leurs membres. Les Forces du bouclier soudanais sont dirigées par Abou Aqla Kaykal, un ancien allié des FSR qui a fait défection l’année dernière, contribuant à la reconquête de territoires par l’armée. Il est accusé d’exactions aux côtés des deux camps.

Plus de 800 000 personnes sont rentrées à Khartoum depuis la reprise de la capitale par l’armée. Le gouvernement a lancé un vaste programme de reconstruction et envisage de se réinstaller dans la capitale depuis Port-Soudan, devenue son siège provisoire en raison de la guerre. De larges pans de Khartoum demeurent toutefois dévastés et privés d’un accès fiable aux services essentiels, des millions d’habitants subissant régulièrement des coupures de courant en raison des attaques des FSR.

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Les attaques les plus violentes des paramilitaires se concentrent dans la vaste région du Darfour (ouest), où les FSR assiègent et tentent de s’emparer depuis dix-huit mois de la ville d’El-Fasher, devenue le front stratégique le plus important de la guerre. S’ils y parviennent, les FSR contrôleraient l’ensemble du Darfour et, avec leurs alliés, certaines zones du sud du Soudan, tandis que l’armée conserverait le centre, l’est et le nord du pays. Selon l’ONU, plus de 400 000 civils sont pris au piège à El-Fasher, en proie à la famine et où des attaques quotidiennes frappent mosquées et hôpitaux. Les FSR ont également visé plusieurs camps de déplacés voisins et l’ONU a mis en garde contre un risque de massacres à caractère ethnique.

Le Monde avec AFP

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