Des centaines de milliers de vies sont menacées par les combats dans la ville assiégée d’El-Fasher au Soudan, ont alerté mercredi 18 septembre des hauts responsables de l’ONU, qui s’inquiètent de l’escalade de la guerre au Darfour.

La guerre a éclaté en avril 2023 entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par son ancien adjoint, Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemetti ». El-Fasher, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, est assiégée par ces paramilitaires depuis mai.

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« Des centaines de milliers de civils sont coincés à El-Fasher et font maintenant face à des risques de violence de masse », a déclaré devant le Conseil de sécurité Martha Pobee, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique. « Les combats, qui se répandent dans la ville, exposent d’autant plus ces populations déjà extrêmement vulnérables, avec parmi elles de nombreux déplacés qui vivent dans des camps immenses près d’El-Fasher », a-t-elle ajouté.

« Des infrastructures civiles, dont des hôpitaux et des camps de déplacés, ont été ciblées. Des centaines de milliers de personnes font face à une menace imminente, dont plus de 700 000 déplacés dans et aux alentours d’El-Fasher », a renchéri Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’ONU, insistant sur le nombre important de femmes et d’enfants déjà victimes des combats. « Notre inquiétude grandit après des informations faisant état d’un pilonnage des quartiers du centre et de l’ouest de la ville et du déploiement de forces armées supplémentaires », a-t-elle encore déclaré.

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La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes au Soudan, provoquant l’une des pires crises humanitaires au monde selon l’ONU, avec des risques de famine généralisée. « Nous sommes horrifiés par les signes qui montrent que les combats s’intensifient », a souligné Joyce Msuya.

Des experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont appelé début septembre au « déploiement sans délai » d’une force « indépendante et impartiale » de protection des civils au Soudan, une recommandation rejetée par les dirigeants du pays. Le président américain, Joe Biden, a appelé mardi les belligérants à reprendre les négociations de paix, s’inquiétant aussi de la situation à El-Fasher.

Le Monde avec AFP

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