Une Palestinienne avec l’un de ses jumeaux de deux mois, alors qu’elle lutte pour trouver du lait maternisé dans un contexte de pénurie persistante, à Gaza, le 25 juin 2025.

Fin juin, un médecin américain s’apprête à se rendre à Gaza pour une mission médicale. Ses valises sont chargées de boîtes de lait en poudre pour bébé, de gaze, de bandages, et de serviettes hygiéniques. Il pense bien faire : la population palestinienne de l’enclave bombardée et affamée par l’armée israélienne manque de tout. Mais alors qu’il est encore à Amman, point de rassemblement obligé des missions médicales étrangères à destination de Gaza, sa consœur palestino-allemande Diana Nazzal, chirurgienne ophtalmologique, qui coordonne le convoi médical, l’incite à alléger son paquetage. « N’avoir que du matériel médical sans effets personnels, c’est risquer d’être renvoyé, voire compromettre toute la mission », explique-t-elle.

Le médecin américain suit ses consignes et réduit les quantités de lait infantile dans ses bagages à trois boîtes. Mais arrivé au pont Allenby, point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie sous occupation, ses effets personnels sont fouillés par les gardes de sécurité israéliens qui tiennent le terminal côté palestinien.

« Le lait infantile a été confisqué, dénonce Diana Nazzal. Quelle explication y voir, si ce n’est que la faim est utilisée comme une arme de guerre dans le génocide en cours à Gaza ? » Le lait infantile manque cruellement à Gaza selon les acteurs de santé locaux, et particulièrement celui spécialisé pour les prématurés ou celui sans lactose pour les bébés qui y sont intolérants. Les mères, en état de malnutrition, ne sont souvent pas en mesure d’allaiter.

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