Patrick Martin, patron du Medef, et l’ex-premier ministre, François Bayrou, le 28 août, lors d’une rencontre des entrepreneurs, à Roland-Garros.

En février, le monde de l’entreprise se réjouissait d’apparaître comme la dernière institution tenant debout au milieu des cendres du dégagisme ambiant. Une étude réalisée par le Cevipof pour l’Institut français de l’entreprise montrait que 62 % des Français leur faisaient confiance, bien plus qu’aux syndicats (37 %) et aux partis politiques (16 %).

Sept mois plus tard, la satisfaction a cédé la place à un profond malaise, alors que protestataires dans la rue et intervenants sur les plateaux des chaînes d’info défilent pour mettre en avant la responsabilité des grandes entreprises – et des milliardaires – dans la crise des finances publiques. L’impression d’être injustement pris pour cible grandit chez les patrons, certains se retrouvant même assiégés, au sens propre.

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Après que des participants du mouvement Bloquons tout se sont rassemblés au pied de la tour CMA CGM, à Marseille, le 10 septembre, Rodolphe Saadé, le patron de l’armateur, détenu majoritairement par sa famille, s’est fendu d’une tribune inattendue, le même jour, dans La Provence – dont il est propriétaire – pour appeler à la « concorde nationale ». « Les entreprises ne sont pas des adversaires, elles sont des partenaires de la nation », a-t-il insisté. Est-ce à ce discours d’apaisement, teinté de paternalisme, que Matthieu Pigasse, banquier d’affaires et membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde, a répondu, jeudi, dans le magazine « L’Evénement » sur France 2 ? « Si on ne corrige pas les inégalités, il va se produire un choc de nature insurrectionnel ou révolutionnaire. »

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