Les portes taguées de l’entrée de Sciences Po Strasbourg, le 8 octobre 2025.

« Gloire au Hamas », « Vive le Hamas », « Mort aux colons » ou « Free Palestine ». Sciences Po Strasbourg a porté plainte, mercredi 8 octobre, après la découverte de graffitis anti-israéliens et à la gloire du Hamas à l’entrée de son bâtiment, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) l’université de Strasbourg. L’Institut d’études politiques (IEP) a porté plainte au commissariat de Strasbourg et fait un signalement au parquet pour « dégradations, antisémitisme et menaces », selon l’université. Le dépôt de plainte a été confirmé de source policière.

Un journaliste de l’AFP a constaté en fin de matinée que des slogans avaient été inscrits en lettres rouges sur les portes vitrées de l’IEP. Une inscription « Palestine vaincra » en lettres bleues sur un autre mur du bâtiment était en train d’être effacée.

Les étudiants membres du Comité Palestine Sciences Po Strasbourg ont immédiatement condamné ces tags dans un communiqué, niant en être à l’origine : « Ils ne reflètent ni nos mots, ni nos idées, ni nos actions ». La maire écologiste Jeanne Barseghian a qualifié, dans une déclaration à l’AFP, ces inscriptions « d’inacceptables » : « elles constituent une apologie du terrorisme et une offense à nos valeurs républicaines ».

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L’ancienne maire et actuelle députée européenne (Renaissance) Fabienne Keller a aussi condamné sur X « un acte intolérable qui mérite des sanctions lourdes », tandis que l’eurodéputée (Rassemblement national) Virginie Joron a fustigé des « tags antisémites et incitant à la violence ».

Bras de fer avec la direction de l’école

L’apparition de ces inscriptions intervient deux ans et un jour exactement après l’attaque sans précédent du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, contre Israël, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l’armée israélienne.

En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait plus de 67 000 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza, administré par le Hamas, jugés fiables par les Nations unies. L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide, des affirmations catégoriquement rejetées par Israël.

La situation à Gaza provoque régulièrement des débats houleux en Europe et en Amérique du Nord, sur fond de montée de l’antisémitisme.

Sciences Po Strasbourg, où comme sur d’autres campus, une mobilisation propalestinienne est très active depuis deux ans, a connu plusieurs controverses à ce sujet. Pendant plusieurs mois, un bras de fer a opposé la direction à des organisations étudiantes autour du partenariat de l’IEP avec une université israélienne.

Cette semaine, des étudiants s’opposent à la venue, prévue jeudi, d’un ancien ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, l’accusant d’avoir justifié les dizaines de milliers de morts à Gaza.

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Le Monde avec AFP

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