Giorgia Meloni a une histoire à raconter à l’Europe en général et un récit, voire des mots d’ordre, à transmettre aux droites françaises en particulier. Samedi 20 septembre, la présidente d’extrême droite du conseil italien s’est adressée en vidéo au public d’un événement intitulé « La droite qui gagne », organisé par son alliée française Marion Maréchal, présidente de la formation politique Identité Libertés.
Dans son allocution, prononcée dans un français courant, elle a livré sa vision d’une droite vouée à la victoire totale en Europe, malgré les « semeurs de haine » d’une gauche qui serait engagée, selon elle, dans une entreprise de déstabilisation globale. Triomphante et souriante, elle a tracé les contours d’une stratégie visant à transformer l’Union européenne de l’intérieur, à en réduire le périmètre et à la réorienter dans un sens conservateur et identitaire. « Nous sommes partout dans le monde prêts à assumer la responsabilité gouvernementale », a-t-elle déclaré.
L’assurance de la dirigeante d’extrême droite s’appuie sur la stabilité exceptionnelle de son gouvernement depuis 2022 et sur la bonne tenue du budget en 2024, deux réussites dans un pays longtemps stigmatisé pour ses carences en la matière. Dans une France consumée par les crises et une Europe où les formations politiques traditionnelles trébuchent, cet apparent succès tranche à tel point que la présidente du conseil, venue de la matrice néofasciste, se présente désormais en modèle. « Giorgia Meloni est dans une position supérieure à tout autre représentant de la droite européenne », se félicite Francesco Giubilei, président de la Fondation Giuseppe Tatarella, liée à Fratelli d’Italia, le parti de Mme Meloni.
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