Vue d’installation de l’exposition « Gerhard Richter » à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, le 12 octobre 2025.

Comment la Fondation Louis Vuitton a-t-elle pu faire se succéder une exposition joyeuse, et qui est à ce jour le plus grand succès public en France pour un artiste vivant – David Hockney –, et un accrochage apparemment si sombre – celui, présent, consacré à Gerhard Richter, 93 ans. Sans aller jusqu’à invoquer Hippolyte Taine (1828-1893), pour qui chaque artiste est déterminé par ses origines et son milieu, on peut néanmoins souligner que le premier est britannique, empreint d’un humour caractéristique, et que l’autre, allemand, a fait ses premiers pas sous un régime nazi, puis fut élevé dans une Allemagne de l’Est, pas beaucoup plus rigolote : il a donc connu dans sa jeunesse au moins deux dictatures, ce qui n’incite pas à la gaudriole.

Il n’a jamais commenté la seconde – sauf à passer à l’Ouest et à proclamer ensuite son dégoût des idéologies –, allant jusqu’à renier la part de son œuvre créée sous le réalisme socialiste. Et il a placé un ensemble évoquant la première sous le signe de l’impossible, mais nécessaire, mémoire du nazisme pour les descendants de ceux qui – comme son oncle Rudi, son père et d’autres – y adhérèrent. On a connu thèmes plus ludiques.

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