Israël a intensifié ses opérations militaires sur plusieurs fronts ces derniers jours. L’Etat hébreu a lancé, samedi 3 mai, une nouvelle mobilisation, pour une « durée significative », de plusieurs brigades et plusieurs dizaines de milliers de réservistes afin d’étendre ses opérations dans la bande de Gaza. Les réservistes seront déployés le long de la frontière libanaise et en Cisjordanie occupée, pour y remplacer les conscrits, envoyés, eux, à Gaza.
Ce plan d’extension des opérations militaires dans l’enclave, après dix-neuf mois de guerre intense, a été approuvé à l’unanimité, dimanche soir, par le cabinet de sécurité israélien, l’organe gouvernemental chargé de la conduite du conflit. La rotation devrait prendre une dizaine de jours, ce qui permettra à Israël d’être sur le pied de guerre lorsque le président américain, Donald Trump, aura achevé sa visite en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis, qui commence le 13 mai – visite dont l’un des objectifs est d’amener Israël et le Hamas à transiger sur leurs positions maximalistes.
L’Etat hébreu affirme que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan de montée en pression graduelle contre le mouvement islamiste palestinien, pour l’amener à accepter un accord de cessez-le-feu plus avantageux pour Israël, qui souhaite la libération de ses otages tout en maintenant son armée dans l’enclave. Début mars, c’est d’abord l’aide humanitaire qui a été coupée. Puis l’électricité alimentant une installation de dessalement de l’eau. Le 18 mars, l’armée israélienne reprenait l’offensive par une série de frappes fulgurantes et meurtrières, et entrait sur le territoire palestinien, chassant peu à peu la population en multipliant les ordres d’évacuation et les bombardements, prélude à une opération d’envergure.
Eyal Zamir, le chef d’état-major, a promis la manière forte dimanche 4 mai, lors d’une rencontre avec des commandos de marine israéliens : « Nous intensifions la pression dans le but de ramener nos [otages] et de vaincre le Hamas. Nous agirons dans d’autres zones et détruirons toutes [les] infrastructures, à la surface comme sous terre. » Mais il avait aussi averti le gouvernement, quelques jours plus tôt, des risques d’une telle manœuvre : « Gardez à l’esprit que nous pourrions perdre [les otages]. » Encore 59 personnes, dont 24 présumées vivantes, sont entre les mains du mouvement islamiste palestinien.
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