La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres palestiniennes et française – Al-Haq, Al-Mezan, Palestinian Centre for Human Rights, côté palestinien, et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) côté français – ont déposé, mardi 17 décembre, une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris à l’encontre de Yoel O., un soldat franco-israélien ayant servi ces derniers mois à Gaza. Les associations plaignantes accusent ce soldat de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, torture et complicité de ces crimes commis contre des Palestiniens et Palestiniennes détenus en Israël ».

Yoel O. avait déjà été visé dans le cadre d’une première plainte déposée contre X le 17 avril. Mais elle avait été classée sans suite par le Parquet national antiterroriste pour « infraction insuffisamment caractérisée ». « Nos organisations se constituent parties civiles pour combattre l’inertie du parquet », précisent dans leur communiqué les associations plaignantes. Une plainte avec constitution de partie civile conduit en effet à l’ouverture quasi-automatique d’une information judiciaire sans passer par le filtre du parquet.

La plainte se fonde sur une vidéo. On y identifie des détenus palestiniens vêtus de combinaisons blanches, les mains attachées et les yeux bandés, faisant l’objet d’injures en français de la part du soldat en question. Au moins l’un des détenus présente des signes visibles de tortures, notamment des lacérations dans le dos. Yoel O. serait l’auteur de cette vidéo mise en ligne sur une chaîne Telegram infiltrée par un activiste palestinien en quête de preuves de crimes de guerre commis à Gaza. On ne sait pas si Yoel O. a participé en personne aux tortures.

« L’Etat français doit prendre ses responsabilités »

Les juges, s’ils engagent des investigations, seront chargés de déterminer si d’autres soldats israéliens possédant la nationalité française sont concernés par ces faits ou des faits similaires. Ils devront aussi préciser les qualifications retenues. « Il est temps que la justice française se saisisse des crimes internationaux commis par des citoyens français combattant dans l’armée israélienne, déclare Nathalie Tehio, présidente de la LDH. L’Etat français doit prendre ses responsabilités. Il ne peut tolérer que les exactions commises par ses ressortissants restent impunies. »

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