Des militants grecs propalestiniens de l’initiative « March to Gaza Greece » surveillent la flottille humanitaire Global Sumud pour Gaza, à Athènes, le 1ᵉʳ octobre 2025.

Les forces navales israéliennes ont intercepté, mercredi 1er octobre, « plusieurs navires » de la flottille qui s’approchait de la bande de Gaza, notamment celui où se trouvait la militante suédoise Greta Thunberg. L’Etat hébreu avait sommé auparavant les dizaines de bateaux de changer de cap. La Global Sumud Flotilla avait pour objectif de « briser le blocus de Gaza » et de fournir « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide », selon ses organisateurs.

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« Plusieurs navires de la flottille (…) ont déjà été arrêtés en toute sécurité et leurs passagers sont en cours de transfert vers un port israélien », a écrit, mercredi soir, le ministère des affaires étrangères israélien sur X. « Greta et ses amis sont sains et saufs », ajoute le message assorti d’une courte vidéo montrant Greta Thunberg en train de récupérer des effets personnels dont un chapeau à tête de grenouille, alors qu’elle est entourée par des hommes armés.

« Outre les bateaux dont l’interception est confirmée, la retransmission en direct et les communications avec plusieurs autres ont été perdues », ont dénoncé, de leur côté, les organisateurs de la flottille Global Sumud.

Le Hamas a fustigé un « crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils ».

Les bateaux interceptés « un par un », témoigne Rima Hassan

Jointe par Le Monde, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, présente sur l’un des navires, a témoigné : « Ils [les membres des forces navales israéliennes] interceptent les bateaux un par un. Ils ont commencé par ceux qui étaient en première ligne. Ils sont, je pense, en train de faire des transferts sur un gros navire militaire qui accompagne les commandos israéliens dans leur déploiement. Ils font des raids avec des zodiacs », a-t-elle expliqué. « Dans la mesure où il y a quarante-quatre bateaux, ça va durer toute la nuit jusqu’au petit matin », a-t-elle poursuivi.

L’organisation Global Sumud a dit travailler « sans relâche pour retrouver tous les participants et membres d’équipage ». Il s’agit « d’une attaque illégale contre des humanitaires non armés », a-t-elle poursuivi, appelant « les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord ».

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L’interception de la flottille a suscité des réactions à travers le monde. En Italie, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Rome et à Naples, mercredi soir, pour protester, relayant l’appel des principaux syndicats du pays à une grève générale pour la journée de vendredi.

Le président colombien, Gustavo Petro, a annoncé que son pays allait expulser la délégation diplomatique israélienne, en signe de protestation. Le ministère des affaires étrangères turc a, lui, accusé mercredi Israël de commettre « un acte de terrorisme ».

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En France, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé les autorités israéliennes « à assurer la sécurité des participants ».

Lancée à partir de l’Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla (« sumud » signifie « résilience » en arabe), qui se présente comme une « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire », compte environ quarante-cinq bateaux avec des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de quarante pays. La flottille faisait route en mer Méditerranée au large de l’Egypte et s’approchait des côtes de la bande de Gaza.

« Tactiques d’intimidation »

Les militants participant à cette opération ont raconté avoir été « encerclés par des navires de guerre israéliens » à son approche de la bande de Gaza, quand la flottille se trouvait au cœur « de la zone à haut risque » où la marine de l’Etat Hébreu avait déjà intercepté deux voiliers d’aide humanitaire en juin et juillet de cette année.

Outre la militante suédoise Greta Thunberg et la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassane, se trouvent à bord le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela ou encore l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

Les organisateurs avaient affirmé qu’ils poursuivraient leur route vers Gaza, après avoir accusé Israël de « tactiques d’intimidation ».

L’Italie et l’Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des « attaques par drones » dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par les Nations unies et l’Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La flottille humanitaire pour Gaza a subi une attaque d’une violence inédite

Mais mercredi, Madrid a demandé à la Global Sumud Flotilla « de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d’exclusion par Israël » et souligné que le navire espagnol les escortant ne franchirait pas cette limite. La veille, la flottille avait dénoncé une décision de l’Italie de stopper, à la limite de la zone « critique » des 150 milles nautiques, la frégate chargée de les accompagner, afin « de dissuader et miner une mission humanitaire pacifique ».

Le Monde avec AFP

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