
Pierre Bertinotti, professeur d’économie et ancien haut fonctionnaire, a été élu grand maître du Grand Orient de France (GODF), a annoncé, vendredi 22 août, la plus grande organisation franc-maçonne de France.
A 72 ans, M. Bertinotti, franc-maçon depuis plus de vingt ans, a été élu, jeudi soir, au premier tour par les conseillers de l’ordre réunis à Bordeaux. Il est l’une des rares personnalités visibles de cette organisation aux rituels secrets, fondée en 1728, et dont les membres ne sont pas censés révéler leur appartenance.
Pierre Bertinotti succède à Nicolas Penin pour une durée d’un an à ce poste, après avoir déjà effectué deux ans au conseil de l’ordre, l’organe de direction du Grand Orient. Les statuts stipulent en effet qu’un mandat au conseil ne peut, quelle que soit la fonction, excéder trois ans.
Refonder le « pacte social »
Dans une allocution, le nouveau grand maître a axé son discours sur « la refondation du pacte social » constatant de « multiples menaces sur l’Etat de droit ». Il évoque la fragilisation des mécanismes de solidarité, les défis environnementaux, la pauvreté ou encore l’intelligence artificielle qui « restructure le monde », a précisé la GODF dans un communiqué.
Diplômé de Science Po Paris, HEC et de l’Ecole nationale supérieure des postes et télécommunication, le nouveau patron de la GODF a notamment été haut fonctionnaire au ministère des finances, conseiller municipal de la ville de Metz, d’où il est originaire, et enseigne actuellement l’économie à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec.
Le Grand Orient de France compte plus de 55 000 membres et environ 1 400 loges, selon les chiffres fournis par l’organisation, ce qui en fait la principale – et la plus ancienne – obédience maçonnique française dont la sensibilité est généralement classée à gauche.
L’activité principale de la franc-maçonnerie consiste en l’organisation de débats internes sur des sujets de société, tels que la laïcité, l’environnement, les questions sociales ou éthiques.