Une hausse considérable des agressions visant les personnels de la gendarmerie. C’est l’une des principales conclusions du rapport annuel, rendu public jeudi 17 octobre, de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), la « police des gendarmes », chargée de contrôler l’action des effectifs et réaliser des audits internes sur le fonctionnement de l’institution. « Sur les dix dernières années, observe l’IGGN, les agressions perpétrées contre des gendarmes ont ainsi progressé de 126 % et les agressions avec arme de 216 %. »

A 5 375 reprises au cours de l’année 2023, des gendarmes ont été la cible de violences, perpétrées dans 2 544 cas avec des armes (+ 43 % par rapport à 2022) et selon une répartition géographique très inégale, qui explique en grande partie cette flambée. La multiplication des opérations outre-mer et les circonstances particulières des interventions, dans des conditions souvent très dégradées, les y expose en effet les gendarmes « quatre fois plus aux agressions physiques que leurs collègues de métropole », tandis que le risque de blessure y est trois fois plus élevé.

Aussi, les agressions avec armes visant les unités opérationnelles outre-mer représentent plus de la moitié du total en 2023 (56 %, contre 50 % en 2022). Mayotte, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie y concentrent 52 % des faits constatés. Sur les treize cas de personnes décédées après un tir de gendarmes, deux ont été recensées outre-mer : le premier le 4 janvier 2023 en Polynésie française, le second le 24 mai 2023 à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Ce bilan est appelé à connaître une très nette augmentation en 2024 en raison des heurts en Nouvelle-Calédonie depuis le printemps.

Plus d’enquêtes administratives

Sur le plan interne, le bureau des enquêtes judiciaires de l’IGGN a traité soixante-huit nouveaux dossiers en 2023, dont plus de la moitié (38) concerne des violences non sexuelles et, parmi celles-ci, dix-sept cas de suspicions d’usage excessif de la force au cours d’opérations de maintien de l’ordre, contre seulement deux en 2022.

« Pour le reste, précise le rapport, les affaires de harcèlement, mœurs et haine sont en léger recul (14 dossiers contre 16 en 2022), tout comme celles relevant de la probité au sens large (16 contre 20 en 2022), à l’exception des violations du secret (6 contre 4 en 2022). S’agissant des usages des armes mortels, le BEJ [Bureau des enquêtes judiciaires] a traité 6 dossiers (contre 4 en 2022), revenant ainsi dans la moyenne des dernières années. Aucun n’a concerné une ouverture du feu contre un véhicule. »

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