Les retraités devront apporter leur contribution au redressement des finances publiques. En 2025, les pensions seront augmentées le 1er juillet, soit avec six mois de retard par rapport au calendrier qui a, le plus souvent, prévalu au cours des dernières années. Ce report de la hausse dans le temps – dont le taux n’est pas encore connu – devrait permettre d’économiser environ 4 milliards d’euros sur le prochain exercice budgétaire, d’après le gouvernement, qui a fait cette annonce, mercredi 2 octobre. Un tel arbitrage rompt avec la doctrine qu’Emmanuel Macron avait forgée depuis plusieurs mois : ne pas porter atteinte au niveau de vie de cette catégorie de Français.

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La mesure dévoilée mercredi concerne quelque 14 millions de personnes affiliées à des régimes obligatoires de base – ceux des salariés du privé et de la fonction publique, notamment. En revanche, elle ne joue pas sur les prestations versées par les caisses de retraite complémentaire (l’Agirc-Arrco, entre autres), qui obéissent à des mécanismes différents. Pour les femmes et les hommes touchés, c’est évidemment une mauvaise nouvelle car, en 2025, leur retraite restera inchangée pendant six mois, alors qu’elle aurait dû être revue à la hausse dès le 1er janvier. L’effort qui leur est demandé s’inscrit dans le plan de Matignon et de Bercy pour ramener le déficit public à 5 % du PIB en 2025 (contre 6,1 % attendu, en 2024).

Ce choix montre, une fois de plus, que la politique conduite par le premier ministre, Michel Barnier, se démarque de la volonté du chef de l’Etat. « Le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement », avait déclaré, le 12 juin, lors d’une conférence de presse, M. Macron. Une sorte de ligne rouge élyséenne, qui avait été réaffirmée alors que des voix s’élevaient depuis plusieurs mois, à Bercy comme au sein de la majorité, pour envisager une mise à contribution de cette frange de la population.

« Astuce technocratique »

A l’époque, le débat portait sur les règles de revalorisation, jugées très coûteuses, car elles indexent les pensions sur les prix, les premières progressant au même rythme que les seconds. L’application d’une telle disposition a entraîné une dépense de près de 15 milliards d’euros en 2024, du fait d’une inflation proche de 5 %. Fin février, Thomas Cazenave, alors ministre délégué aux comptes publics, avait évoqué la possibilité de revoir ces modalités afin que la facture soit moins élevée – par exemple en sous-indexant, c’est-à-dire en relevant les prestations moins vite que les prix. Il avait été recadré par le président de la République, quelques jours après.

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