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Sur le plan financier, c’est le nerf de la guerre. Les élections législatives sont décisives pour les partis, car elles déterminent l’attribution d’un élément crucial de leurs finances : les aides publiques de l’Etat. Un mauvais score peut entraîner un naufrage économique. A la suite des législatives de 2007, le Front national (depuis Rassemblement national, RN) avait dû mettre en vente son siège, le « Paquebot », à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Même expérience au Parti socialiste, en 2017, avec Solférino.

Lors des législatives, qui se sont tenues les 30 juin et 7 juillet, se décidait la répartition des 66,43 millions d’euros d’aides publiques attribués aux partis politiques pour l’année 2024. Le Monde a estimé la somme que chaque parti devrait toucher à l’été 2025, une fois tous les recours contre les résultats des différents bureaux de vote épuisés. Et ce, sachant que seules les formations ayant dépassé la barre de 1 % de voix dans au moins cinquante circonscriptions devraient recevoir entre 1 euro et 2 euros par voix – 1,61 euro en 2024, selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Les partis recevront également 37 200 euros par sénateur et par député.

Pour certains, ces législatives anticipées ont été une aubaine. A leur issue, le RN devrait passer de 10,1 millions d’euros à 18,4 millions d’euros de subventions publiques par an (+ 82 %). Cette manne permettra de stabiliser les finances du parti après des années précaires, entre difficultés à rembourser ses emprunts russes et multiplications des affaires entraînant d’importants frais judiciaires. Il reste au parti 17 millions d’euros de dette à éponger, selon son trésorier, le député de Moselle Kévin Pfeffer. Cette somme inclut une retenue de 1 million d’euros pour cause de non-respect de la parité, conformément à la loi sur l’égalité réelle de 2014. Le RN a en effet investi vingt-trois hommes de plus que le nombre de femmes.

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Cela n’empêchera pas le parti d’extrême droite de toucher un jackpot inespéré au vu de ses aides antérieures : ses subventions ont quadruplé en sept ans. A noter que la quasi-absence du parti au Sénat (trois sénateurs) ne lui permet pas de gonfler ses subventions, et le place quelques millions d’euros derrière le Nouveau Front populaire (NFP), qui a, lui, d’importants groupes d’élus dans les deux chambres.

Nouveaux rapports de force à gauche

Les quatre partis de la coalition de gauche (La France insoumise, LFI ; le Parti socialiste, PS ; Les Ecologistes et le Parti communiste français, PCF) devraient recevoir autour de 21,5 millions d’euros de subventions, soit 3,6 millions d’euros de plus que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en 2022. Le reflet d’une progression dans les urnes : la coalition gagne trois millions de voix au premier tour et élit vingt-deux députés supplémentaires.

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