Répétition du spectacle « Nôt », au Festival d’Avignon, le 4 juillet 2025.

Qu’est-il arrivé exactement, samedi 5 juillet, dans la Cour d’honneur du Palais des Papes ? Quelque chose nous est passé sur le corps, nous laissant pantelant, abasourdi, intensément perplexe. Cet effet dévastateur porte le nom de la chorégraphe cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas. C’est elle qui a décroché le gros lot et a ouvert la 79édition du Festival d’Avignon avec Nôt (qui signifie « nuit » en créole capverdien), pièce tonitruante pour huit danseurs-musiciens, inspirée des Mille et une nuits.

La force d’accroche de la colossale œuvre littéraire a-t-elle trop coloré l’attente autour de Nôt ? Sans doute. La signature de Marlene Monteiro Freitas, dont le travail entamé au début des années 2000 a été récompensé par un Lion d’argent à la Biennale de la danse de Venise en 2018, est immédiatement reconnaissable. Son écriture mécanique, son outrance grand-guignolesque, son sens du dérèglement soufflé par des musiques percussives se combinent dans un bouquet explosif.

Sauf que sa vision semble laisser loin derrière elle les contes des Mille et une nuits. Il faut dire que la charge fantasmatique de ce récit à tiroirs pèse lourd et exige d’avoir le dos large pour ne pas ployer sous sa masse.

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