Bien qu’il ait tâté de la guitare avant de se former au Conservatoire de Paris (avec Emmanuel Nunes pour la composition) et à l’Ircam (avec Philippe Leroux pour l’incontournable cursus d’informatique musicale), Jérôme Combier considère que sa véritable pratique de la musique s’est faite par le biais de l’écriture musicale. Et le compositeur de 53 ans s’en explique. « Il faut acquérir une flexibilité de plume ainsi qu’une oreille intérieure, et cela se travaille comme les gammes et autres exercices nécessaires à la maîtrise d’un instrument. » Le but étant de se forger un langage personnel. Les heures vouées à l’étude de l’harmonie et du contrepoint n’ont pas été vaines.
La musique de Jérôme Combier, filamenteuse et luminescente comme une queue de comète, est aisément reconnaissable. Qu’elle s’inscrive dans une lignée française − de Claude Debussy à Tristan Murail en passant par Henri Dutilleux et Pierre Boulez − importe moins que la multitude d’influences périphériques qui l’ont enrichie au terme d’une « fascination non pas immédiate mais détournée ». Si les modèles musicaux du compositeur sont assez peu perceptibles, ses références dans le domaine de la littérature et des arts plastiques s’appréhendent souvent dans les titres. Feux noirs (2001), pièce pour grand orchestre en écho à un tableau de Pierre Soulages, Terre et cendres (2012), adaptation à l’opéra du roman éponyme d’Atiq Rahimi…
Il vous reste 56.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.