
Sur le bureau, les livres s’entassent en hautes piles. Les Nus et les Morts (1948), de Norman Mailer – dans sa traduction espagnole. Le Bref Ete de l’anarchie, de Hans Magnus Enzensberger, sur la vie et la mort de Durruti. Working Days, le journal que Steinbeck tenait durant l’été 1938 alors qu’il écrivait Les Raisins de la colère… Le réalisateur Fernando Leon de Aranoa – qui sera, du jeudi 23 au samedi 25 octobre, à Montpellier, l’invité du festival Cinemed (avec projections et rencontres) – nous regarde feuilleter : « Quand on me demande quelles sont mes inspirations au cinéma, je donne des noms, mais en réalité ce sont des noms d’écrivains qui me viennent. »
Au quatrième et dernier étage d’un immeuble du quartier de Lavapies, cœur bruyant de la gauche madrilène, où aux fenêtres flottent des drapeaux palestiniens et où les murs affichent des tags contestataires, son bureau a le calme des bibliothèques. « Je n’avais pas prévu de devenir réalisateur. Au départ, je dessinais, raconte-t-il en montrant le story-board qu’il a dessiné pour Princesas (2006). A l’université, un peu par hasard, je me suis retrouvé dans un cursus fourre-tout où se mélangeaient communication, journalisme, publicité… Je ne savais pas où j’allais. Jusqu’à ce que je m’inscrive à un atelier de scénario. Ce fut immédiat. J’ai su ce que je voulais faire. »
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