Un nouveau féminicide secoue l’Italie, pays déjà choqué par un double meurtre en avril. Le corps d’une adolescente de 14 ans, Martina Carbonaro, tuée par son ex-petit ami de 19 ans, a été retrouvé dans la nuit près de Naples, ont annoncé les autorités mercredi 28 mai. Selon les médias italiens, qui faisaient leur une mercredi sur cette affaire, le jeune homme a reconnu les faits.

Le maire de la municipalité d’Afragola, Antonio Pannone, a dénoncé sur Facebook « une immense tragédie bouleversant notre communauté, stupéfaite face à la barbarie de qui n’a pas respecté la liberté et la dignité d’une très jeune femme », victime d’une « violence aveugle ». L’édile a aussi annoncé la tenue mercredi soir d’une marche en souvenir de « notre très jeune concitoyenne victime de féminicide ».

Martina Carbonaro, qui avait disparu lundi après-midi à Afragola, a été retrouvée par les carabiniers dans un bâtiment abandonné de cette ville aux portes de Naples. Son corps était dissimulé sous un vieux placard au milieu de détritus, selon le quotidien Corriere della Sera.

Son ex-petit ami, soupçonné de l’avoir frappée à la tête au moins quatre fois avec une pierre, a été arrêté pour homicide et dissimulation de cadavre. Selon son avocat, cité par le Corriere, il a dit aux enquêteurs avoir agi « dans un moment de colère ».

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La mère de la jeune fille, Fiorenza Cossentino, a rapporté à des journalistes que l’auteur présumé, qu’elle a qualifié de « monstre », « a fait semblant » d’être innocent en participant aux recherches. Selon elle, il l’avait déjà frappée auparavant. « Les femmes doivent être protégées », surtout « les mineures », a-t-elle estimé.

Quatre-vingt-dix-neuf féminicides en 2024

En avril déjà, le féminicide de deux étudiantes à quelques jours d’intervalle, l’une par son ex-petit ami, l’autre par un garçon éconduit, avait suscité une vague d’indignation et des appels à « une révolution culturelle » contre les violences de genre.

Le ministère de l’intérieur a comptabilisé dix femmes tuées par leur partenaire ou leur ex-conjoint lors des trois premiers mois de l’année. En élargissant le spectre à tous les homicides de femmes commis dans l’entourage familial ou affectif, le nombre de féminicides s’établit, pour 2024, à 99 selon le ministère (dont 61 femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire).

En décembre 2024, un étudiant de 22 ans qui avait assassiné à coups de couteau Giulia Cecchettin, son ex-petite amie, un an plus tôt, a été condamné à la perpétuité. Ce crime avait bouleversé l’Italie et relancé le débat sur les violences faites aux femmes.

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Le gouvernement a adopté début mars une réforme faisant du féminicide un crime à part entière et non plus une simple variante de l’homicide.

Le Monde avec AFP

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