Image extraite du film « Fantôme utile », de Ratchapoom Boonbunchachoke.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Parce que son appartement est envahi par la poussière, un homme se rend dans un magasin d’électroménager pour acheter un aspirateur. Une fois chez lui, l’appareil s’avère défectueux. Ne tarde pas à sonner à sa porte un réparateur peroxydé et très sexy : la tension monte entre les deux hommes, qui s’attablent, le temps que le réparateur raconte une histoire d’aspirateurs et de fantômes, laquelle deviendra l’intrigue principale du film.

S’ouvre alors un récit dans le récit : March, fils de la directrice d’une usine d’aspirateurs, est en dépression depuis la mort tragique de sa femme, victime de la pollution aux poussières. Mais l’âme de celle-ci ne tarde pas à se réincarner… dans un aspirateur. March s’accommode très bien de cette nouvelle apparence, sous l’œil réprobateur de sa famille, qui a dû aussi essuyer la visite d’un autre fantôme : un ouvrier, victime d’un accident du travail, revenu hanter l’usine familiale pour narguer ses employeurs responsables de sa mort.

Premier long-métrage du réalisateur thaïlandais Ratchapoom Boonbunchachoke, Fantôme utile a été récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes. Une distinction compréhensible, tant le film témoigne, jusque dans son scénario « high concept », d’un ogresque appétit de fiction et d’ambitions. On a d’ailleurs l’impression d’y voir un jeune cinéaste puiser à pleines mains dans tout un pan de l’auteurisme international tiré à quatre épingles : de Yorgos Lanthimos à Spike Jonze, de Quentin Dupieux à Bong Joon-ho. Même placidité de la mise en scène, même goût de l’absurde et des plans fixes composés avec un soin maniaque.

Il vous reste 53.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version