
L’annonce a fait l’effet d’une bombe en Suède. Lors d’une conférence de presse, mercredi 15 octobre, la dirigeante centriste, Anna-Karin Hatt, a annoncé qu’elle quitterait ses fonctions à l’issue du prochain congrès de sa formation, mi-novembre à Karlstad. Nommée en mai à la tête du Parti du centre, Mme Hatt, 52 ans, qui avait été ministre de l’énergie entre 2011 et 2014, a justifié sa démission par « la haine et les menaces » proférées à son encontre, l’affectant « bien plus que ce qu’[elle] avai[t] imaginé ».
Dans une brève allocution, la responsable politique a constaté que le climat au sein de la société s’était « considérablement durci au cours des dix dernières années » et que la haine n’était plus seulement le fait de « trolls derrière les écrans ». Dans une lettre envoyée aux militants de son parti, elle dit y être confrontée « chaque jour, à toute heure du jour et de la nuit », « avoir constamment l’impression de devoir regarder par-dessus [son] épaule » et « ne pas savoir ce qui [l’] attend quand [elle va] chercher [son] courrier ».
Si Anna-Karin Hatt n’a pas précisé d’où venaient les menaces, il n’est pas difficile d’imaginer l’origine d’une partie d’entre elles. Annie Lööf, qui a dirigé le parti de 2011 à 2023, a été harcelée pendant des années par l’extrême droite. Quelques jours après les élections législatives en septembre 2022, Mme Lööf avait révélé avoir éprouvé « un soulagement de ne pas avoir été blessée » pendant la campagne et la « gratitude de pouvoir aller chercher [sa] fille aînée à la garderie » au lendemain du scrutin.
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