Marie-France Lager avait un rêve : traverser l’Atlantique en bateau. A 80 ans, cette habitante de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), veuve depuis cinq ans, s’est offert une petite folie. Au mois d’avril, elle a embarqué au port du Havre (Seine-Maritime) sur le Queen-Mary 2, direction New York, aux côtés de 2 500 passagers. Ce bateau est sans doute celui qui se rapproche le plus d’un paquebot de ligne à l’ancienne, façon Titanic. Des salons somptueux, où l’on sert un tea time en gants blancs au son du piano à queue ou de la harpe. Des grooms vêtus d’un tambourin rouge et d’un veston à boutons dorés. Une galerie d’art. Une bibliothèque avec des livres de voyage rangés dans des étagères en bois verni.
Lors de la soirée du commandant, Marie-France Lager a pu ressortir sa « petite robe de couturier » qu’elle avait gardée « des années » dans un placard. Avec son mari, un ancien journaliste de l’Agence France-Presse qu’elle a suivi un peu partout dans le monde, ils avaient évoqué cette croisière, sans franchir le pas.
Elle a déboursé 5 000 euros pour cet aller-retour de deux semaines en pension complète. A bord, tout l’a enchantée. Sauf l’arrivée à New York par un épais brouillard : « Je m’étais levée à 4 heures pour voir la statue de la Liberté, mais elle avait disparu ! »
Le Queen-Mary 2, exploité par la compagnie britannique Cunard, attire principalement une clientèle retraitée, séduite par l’ambiance surannée. On est loin des paquebots festifs peuplés d’enfants, riches en piscines et en toboggans, qui quadrillent la Méditerranée ou les Caraïbes. Ou des croisières qui sillonnent le Rhin ou le Danube. Ou encore des « croisières d’expédition » dans les îles Galapagos ou au Spitzberg (dans l’archipel du Svalbard), à la rencontre de la faune sauvage. Tel est l’univers de la croisière : en forte croissance, et de plus en plus divers, multipliant les formules afin de cibler tous les publics.
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