La France a été la dernière grande puissance économique occidentale à avoir recours au Fonds monétaire international (FMI), en 1969. Pourquoi donc de hautes autorités économiques et financières ont-elles cru nécessaire d’envisager comme une potentielle menace l’intervention du FMI, conduisant le chef économiste de celui-ci – au demeurant français – à reconnaître que la question « pourrait se poser, (…) si rien n’était fait, (…) mais ni demain ni après-demain » ?

Recourir au FMI, ce n’est pas se mettre sous sa « tutelle ». Dans la négociation des mesures d’ajustement, les techniciens du FMI veulent s’assurer que les réformes ont une chance sérieuse d’être appliquées et débattent donc non seulement avec l’exécutif, mais aussi avec le Parlement et les syndicats. Le « programme FMI » ne devient valide qu’une fois approuvé par le conseil d’administration, une instance de 25 administrateurs, dont un Français, représentant les 191 Etats membres. Seul le Conseil a le pouvoir politique.

Quelle que soit la gravité, réelle, de l’état de nos finances publiques, évoquer l’intervention du FMI peut être exclu parce qu’aucune crise ne la justifie. Cette évocation doit, en outre, être exclue pour des raisons géopolitiques. Un Etat peut souhaiter « passer sous programme » du FMI, s’il affronte séparément ou ensemble l’une de ces quatre crises : liquidité, solvabilité, crédibilité ou capacité politique.

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Un pays fait face à un problème de liquidité s’il ne peut plus honorer ses échéances à court terme du fait d’un déficit courant important, d’un manque de réserves en devises, d’une incapacité à emprunter. Or, la France n’est dans aucun de ces cas de figure. Si le taux d’emprunt à long terme s’est légèrement tendu, c’est aussi peut-être à cause de déclarations intempestives.

Le pays est solvable

Le risque de crise de solvabilité, lui, s’évacue facilement. La comparaison de la dette publique – un stock – au PIB – le flux de richesses annuelles – est généralement considérée comme un indicateur pertinent. En réalité, c’est bien sûr au stock d’actifs, au patrimoine national, que la dette devrait être rapportée. La France est solvable.

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