Un avion Boeing 747-8I affrété par Korean Air décolle de l’aéroport international d’Inchon, à destination des Etats-Unis, le 10 septembre 2025, pour rapatrier des centaines de travailleurs sud-coréens arrêtés lors d’une opération anti-immigration.

Des centaines de salariés sud-coréens arrêtés lors d’une opération anti-immigration aux Etats-Unis sont repartis vers leur pays, jeudi 11 septembre. Le Boeing 747-8I de Korean Air envoyé mercredi par la Corée du Sud pour les rapatrier a décollé en fin de matinée d’Atlanta, capitale de l’Etat américain de Géorgie, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP).

Le 4 septembre, 475 personnes, essentiellement des Sud-Coréens, avaient été arrêtées par la police de l’immigration sur le chantier de construction d’une usine de batteries Hyundai-LG en Géorgie.

Le président américain, Donald Trump, avait finalement renoncé à expulser ces professionnels, mais Séoul a décidé de les rapatrier parce qu’ils sont « en état de choc », a précisé le ministère des affaires étrangères sud-coréen. « Le président Trump a demandé si les travailleurs sud-coréens détenus, tous des professionnels qualifiés, devaient rester aux Etats-Unis pour continuer à travailler et à former le personnel américain, ou s’ils devaient rentrer chez eux », a détaillé le ministère dans un communiqué à l’AFP. Mais Séoul a répondu que, « compte tenu de l’état de choc et de l’épuisement des travailleurs, il serait préférable qu’ils rentrent d’abord chez eux, puis qu’ils reviennent aux Etats-Unis pour travailler plus tard. La partie américaine a accepté cette position », a-t-il été ajouté.

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Des travailleurs « essentiels »

Le président sud-coréen, Lee Jae Myung, s’est dit « perplexe » face à ces arrestations. Le président sud-coréen a attribué le raid à des « différences culturelles », expliquant que, en Corée du Sud, les infractions mineures liées aux visas par des ressortissants américains n’étaient pas considérées comme « un problème sérieux ».

Lee Jae-myung a relevé lors d’une conférence de presse à Séoul que l’incident pourrait avoir un « impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l’évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis ». La descente de la police de l’immigration, au cours de laquelle ces travailleurs sud-coréens avaient été enchaînés et menottés, est « déstabilisante », a souligné le chef de l’Etat. Elle a fait la une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.

Le président sud-coréen a expliqué que, pour les entreprises sud-coréennes, les techniciens qualifiés étaient « essentiels » lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. « Quelqu’un doit installer les machines, et la main-d’œuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis », a-t-il souligné.

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Le Monde avec AFP

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