Le chef de la minorité démocrate à la chambre des représentants américaine, Hakeem Jeffries (à droite), et son homologue au Sénat, Chuck Schumer, en conférence de presse, au Capitole, à Washington, le 29 septembre 2025.

Les Etats-Unis sont à moins de vingt-quatre heures d’un shutdown, la paralysie budgétaire de l’Etat fédéral. Une rencontre à la Maison Blanche, lundi 29 septembre, entre responsables républicains et démocrates a confirmé l’impasse des négociations avant la date limite de mardi soir.

« Ils viennent ici pour dire “si vous ne nous donnez pas tout ce que nous voulons, nous allons mettre l’Etat à l’arrêt” », a déclaré à la presse le vice-président américain, J. D. Vance, à propos des deux principaux chefs démocrates au Congrès, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, reçus par Donald Trump dans l’après-midi. « Nous estimons que c’est grotesque, nous estimons que c’est totalement inacceptable », a martelé M. Vance, ajoutant que les démocrates mettaient « un pistolet sur la tempe des Américains » avec leurs positions.

A minuit dans la nuit de mardi à mercredi, sans adoption d’un texte budgétaire même temporaire, les Etats-Unis se trouveront en situation de shutdown, avec pour conséquence la mise à l’arrêt de la plupart des services fédéraux. Des centaines de milliers de fonctionnaires seront alors au chômage technique, le trafic aérien pourrait être affecté, tandis que le versement de nombreuses aides sociales devrait être fortement perturbé.

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« Entre les mains » de Donald Trump

Malgré l’approche du couperet, chaque partie maintient ses positions et rejette la responsabilité sur le camp rival. D’un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusqu’à fin novembre. De l’autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d’assurance santé Obamacare pour les ménages des classes populaires, que l’administration Trump a prévu de supprimer avec sa « grande et belle loi » budgétaire adoptée en juillet.

Avant même la réunion, lundi, avec Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ainsi qu’avec les républicains John Thune et Mike Johnson – respectivement chef de la majorité au Sénat et président de la Chambre des représentants –, Donald Trump avait tancé les démocrates, affirmant que ceux-ci allaient « devoir faire certaines choses, parce que leurs idées ne sont pas très bonnes ». Il s’agissait de la première rencontre du président avec les quatre grands dirigeants du Congrès depuis son retour à la Maison Blanche pour son second mandat.

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« Nous ne soutiendrons pas un projet de loi partisan des républicains qui continue d’éviscérer les soins de santé des Américains ordinaires. Point à la ligne », a déclaré Hakeem Jeffries dans la foulée de sa rencontre avec le Donald Trump. Chuck Schumer s’est lui montré plus optimiste après la réunion entre dirigeants, déclarant qu’ils avaient eu « des discussions franches et honnêtes » avec Donald Trump sur le système de santé, et laissant entendre que le président était plus ouvert aux propositions des démocrates que les dirigeants républicains présents. « C’est entre ses mains », a dit M. Schumer.

« Nous ne nous laisserons pas intimider »

Si le Grand Old Party dispose de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu’un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc sept voix d’élus démocrates.

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Pour tenter de les faire plier, le directeur du bureau du budget à la Maison Blanche, Russell Vought, a récemment brandi la menace de rendre permanente la réduction des effectifs de fonctionnaires qui seraient mis au chômage technique lors du shutdown. Hakeem Jeffries l’avait qualifié dans la foulée de « politicard malfaisant » et avait déclaré sur X : « Nous ne nous laisserons pas intimider. »

En mars, alors que la menace d’un shutdown planait déjà, les républicains avaient refusé d’engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires et le licenciement de milliers de fonctionnaires. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors décidé, à contrecœur, de voter pour le texte des républicains, afin d’éviter la paralysie fédérale.

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Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical. Cette fois-ci, le sénateur septuagénaire semble bien décidé à engager la confrontation avec le président républicain.

Le Monde avec AP et AFP

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