
Donald Trump a annoncé, lundi 11 août, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, placer le maintien de l’ordre dans la capitale Washington sous le contrôle des autorités fédérales, ainsi que le déploiement de militaires de la garde nationale, des mesures exceptionnelles pour cette ville qu’il dit « envahie par des gangs violents ».
Alors que les statistiques officielles montrent une baisse de la criminalité violente à Washington, le président américain a déclaré invoquer une mesure qui l’autorise à prendre le contrôle de la police de cette ville au statut particulier aux Etats-Unis.
« C’est devenu une situation d’anarchie complète et totale, et nous allons nous débarrasser des bidonvilles », a affirmé M. Trump. Dans un message sur sa plateforme Truth Social dimanche, il avait déjà exhorté les sans-abri à quitter Washington. « Les sans-abri doivent partir, IMMÉDIATEMENT. Nous vous donnerons des endroits où dormir, mais LOIN de la capitale », avait-il écrit, avant de s’adresser aux « criminels ». « Vous, vous n’avez pas besoin de partir. Nous allons vous mettre en prison, là où vous devriez vous trouver », a lancé le président républicain.
M. Trump a aussi promis que son initiative ne s’arrêterait pas à Washington, où il a décrété un état d’urgence. « Ça va aller plus loin. Nous commençons de manière très forte [à Washington] et nous allons nettoyer ça bien rapidement », a-t-il déclaré. Le président américain a aussi dit déployer la garde nationale, un corps de militaires de réserve, « afin de rétablir la loi, l’ordre, et la sécurité publique ». Il avait déjà mobilisé en juin la garde nationale en Californie, contre l’avis du gouverneur démocrate, Gavin Newsom, affirmant vouloir ainsi rétablir l’ordre à Los Angeles après des manifestations contre des arrestations d’immigrés par la police fédérale de l’immigration (ICE).
Une ville au statut particulier
Depuis son retour à la Maison Blanche, M. Trump a menacé à plusieurs reprises de replacer Washington sous le contrôle des autorités fédérales. La ville possède en effet un statut particulier aux Etats-Unis. Etablie après la guerre d’Indépendance pour servir de capitale, elle n’est rattachée à aucun Etat américain, et la Constitution prévoit que le Congrès ait compétence sur ses affaires. Depuis une loi de 1973, les habitants peuvent cependant élire un conseil municipal, même si ses décisions sont toujours contrôlées par le Congrès.
A la fin de février, le président des Etats-Unis avait assuré qu’il soutenait un projet législatif visant à revenir sur cette loi, notamment pour améliorer la lutte contre la criminalité. « Il y a trop de crimes, de graffitis, trop de tentes [de sans-abri] sur les pelouses, ces magnifiques pelouses », avait-il alors déclaré à la presse, en insistant sur l’importance de l’apparence de la capitale américaine où viennent régulièrement de hauts dignitaires étrangers. Et, à la fin du mois de mars, il avait signé un décret pour accroître la supervision de son gouvernement sur la municipalité, notamment en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Washington vote historiquement démocrate, et la rivale de M. Trump lors de l’élection de novembre, Kamala Harris, y avait récolté plus de 90 % des voix.