Livre. « Il existe une nostalgie positive, qui n’est ni plainte ni résignation, mais plutôt un élan créateur. (…) C’est la nostalgie du pèlerin, qui marche (…) tout en maintenant un lien viscéral avec ses racines. » Le pape François publie Espère (Albin Michel, 400 pages, 22,90 euros), un livre autobiographique édité dans plus de 80 pays, dont la France, initialement conçu comme un « testament ».

« Le nouveau jubilé [terme désignant les festivités de “l’année sainte” 2025, durant laquelle les catholiques sont invités, entre autres, à effectuer un pèlerinage à Rome] et les exigences du temps l’ont convaincu de diffuser dès maintenant ce précieux héritage », explique dans une note l’éditeur italien Carlo Musso. Ce dernier est présenté comme coauteur, mais le récit est à la première personne, ce qui le distingue de l’autobiographie parue l’an dernier sous forme de dialogue avec le journaliste italien Fabio Marchese Ragona (Vivre, Harper Collins, 2024).

Mêlant l’intime à la (géo) politique, le souverain pontife puise dans son histoire personnelle pour éclairer les grandes orientations de son pontificat. « J’étais issu d’une famille de migrants : comme tant d’autres Italiens, mon père, mon grand-père et ma grand-mère étaient partis pour l’Argentine et avaient connu le sort de celles et ceux qui se retrouvent sans rien. Moi aussi j’aurais pu me retrouver parmi les exclus d’aujourd’hui », retrace-t-il, appuyant un thème central depuis son élection, en 2013.

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L’ouvrage démarre d’ailleurs par le récit du naufrage du Principessa-Mafalda, le « Titanic italien », qui fit, en 1927, entre 300 et 600 morts, la plupart des migrants italiens traversant l’Atlantique. Ses grands-parents et son père auraient dû y embarquer s’ils avaient pu vendre leurs biens à temps. « Finalement, malgré eux, les Bergoglio ont été contraints d’échanger le billet, de repousser le départ. C’est pour cela que je suis ici », raconte le pape.

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