Reprise partielle de l’aide humanitaire : c’est « de la poudre aux yeux », estiment Médecins du monde et Médecins sans frontières

Face à l’annonce d’une reprise limitée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, les ONG Médecins du monde et Médecins sans frontières (MSF) la jugent trop insuffisante pour enrayer « la catastrophe » en cours, après plus de deux mois de blocus. « C’est de la poudre aux yeux, c’est une façon de dire “oui, on fait rentrer de la nourriture”, mais c’est presque symbolique », dénonce l’ONG Médecins sans frontières, auprès de l’Agence France-Presse.

« C’est mieux que rien », dit la responsable des urgences de MSF, exhortant néanmoins à une reprise de l’aide humanitaire « en quantité », comme pendant la trêve du 19 janvier au 18 mars, où environ 600 camions entraient chaque jour, selon elle.

Des Palestiniens peinent à obtenir de la nourriture distribuée dans une cuisine communautaire de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2025.
Lors d’une distribution caritative de nourriture à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2025.
Lors d’une distribution caritative de nourriture à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2025.

« Aujourd’hui c’est la panique, la désolation et le flou total », alerte de son côté le président de Médecins du monde. « On en est à un point de sidération où tout est bon à prendre », ajoute-t-il. Mais « une centaine de camions » par jour pour quelques jours, cela ne permet pas de « répondre aux besoins de toute la population », et la « catastrophe continue », se désole-t-il.

La reprise partielle de l’aide humanitaire par Israël est pour le président de Médecins du monde « une rhétorique pour répondre à une pression diplomatique et pas pour répondre à une exigence d’humanité, alors qu’on est au bord de la famine et que l’on a tout un tas d’indicateurs techniques qui sont en faveur, comme le rappelait Amnesty International, d’un génocide en cours ».

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