On dit souvent que les bons comptes font les bons amis, mais parfois, les mauvais peuvent aussi resserrer les liens. L’Argentine de Javier Milei, qui traverse une période de fortes tensions financières, vient de recevoir l’appui très opportuniste de Donald Trump. Les Etats-Unis ont en effet annoncé, le 24 septembre, que Washington était prêt à un « soutien inconditionnel » au régime argentin, grâce à une aide de 20 milliards de dollars (environ 17 milliards d’euros) pour surmonter l’actuelle défiance des marchés financiers vis-à-vis du peso.
Un peu moins de deux ans après l’élection surprise de Javier Milei à la tête de l’Argentine, le pays se retrouve à nouveau enfermé dans le cercle vicieux du surendettement qu’il croyait en passe d’être brisé. Les aficionados de la tronçonneuse, symbole revendiqué de la thérapie de choc libertarienne et conservatrice du président pour redresser l’économie, se sont visiblement réjouis un peu trop vite. Après quelques succès obtenus sur la réduction de l’inflation et du déficit budgétaire grâce à la baisse d’un quart des dépenses publiques en un an, l’espoir d’une reprise en V, c’est-à-dire une dépression suivie d’une forte croissance, a fait long feu.
Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut a reculé par rapport aux trois premiers mois de l’année, le chômage a augmenté de 2 points depuis l’arrivée au pouvoir de Milei et 200 000 emplois ont été détruits. Les principaux indicateurs sont à la baisse : consommation, investissements et exportations. En quelques mois, la politique de la tronçonneuse s’est sérieusement enrayée.
L’inflation a été endiguée grâce au maintien du peso à un niveau qui ne correspondait pas au potentiel réel de l’économie argentine. Les promesses d’investissements directs étrangers, notamment dans le secteur énergétique, ont tardé à se concrétiser, et les fonds d’investissement, qui avaient été séduits par les premiers résultats de Milei, repartent aussi vite qu’ils sont venus. Faute d’entrées de capitaux étrangers suffisantes, l’Argentine n’aura pas les moyens d’honorer les prochaines échéances de remboursement de ses créanciers.
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