Une nouvelle administration, mais avec quelques vieilles connaissances. La Chine est très familière de certaines des personnalités qui, dans un sens ou dans l’autre, vont influer sur la politique de Donald Trump à son égard. Dès dimanche 19 janvier, le vice-président chinois, Han Zheng, venu à Washington pour l’investiture du président américain, s’est entretenu avec Elon Musk, le milliardaire qui, en écoulant 36,7 % de ses Tesla sur le marché chinois, incarne l’exposition des entreprises américaines à ce pays.

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Mais Pékin n’ignore rien non plus des idées du nouveau secrétaire d’Etat, Marco Rubio, interdit d’accès au territoire chinois depuis qu’il a dénoncé, en 2020, la « campagne de génocide » contre les Ouïgours et porté plusieurs lois contre la répression au Xinjiang et pour le boycott des produits qui en sont issus.

Durant les auditions au Sénat pour être confirmé au poste de chef de la diplomatie, le sénateur de Floride avait répété les positions qui font de lui un faucon sur le dossier chinois. « Nous avons accueilli le Parti communiste chinois [PCC] dans l’ordre mondial, et ils ont tiré profit de tous ses avantages mais ont ignoré toutes ses obligations et responsabilités, a-t-il déclaré le 15 janvier. A la place, ils se sont hissés au rang de superpuissance mondiale en mentant, en trichant, en piratant et en pillant, à nos dépens. »

Monumentale erreur stratégique

Les suées du nouveau secrétaire d’Etat américain sur l’ascension de Pékin sont une forme aiguë du débat qui agite Washington sur la conduite à tenir face à la montée en puissance de la Chine. Il se résume ainsi : en s’ouvrant à la Chine, l’Amérique a-t-elle fait la courte échelle à son pire challenger ? Le procès aux Etats-Unis de la politique d’engagement (« main tendue ») s’accentue à mesure que Pékin gagne en moyens militaires et renforce ses liens commerciaux et diplomatiques dans le monde, en concurrence avec les Etats-Unis. Quitte à oublier les profits des firmes américaines sur ce marché et les conflits qui n’ont pas eu lieu du fait de la relation d’interdépendance.

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