LETTRE D’ISTANBUL

Un flyer annonçant une rencontre Zoom avec la militante Berrin Sönmez, en août 2025.

« Je jette mon voile aux pieds du gouvernement et des instances religieuses » : c’est avec cette phrase couperet que la militante turque pour les droits des femmes Berrin Sönmez s’est dévoilée au cœur de l’été 2025. Musulmane pratiquante, journaliste et historienne installée à Ankara, elle portait le foulard depuis des décennies.

Son renoncement est un signe de protestation, « un acte de résistance personnel », comme elle le dit elle-même, qui fait suite à un sermon controversé prononcé le 1er août lors de la grande prière du vendredi et diffusée dans les 90 000 mosquées affiliées au Diyanet, l’organisme public chargé d’encadrer le culte en Turquie. Ce geste, elle l’a explicité dans un long texte, très personnel, très argumenté aussi, publié deux jours après ledit prêche sur le site d’information Medyascope.

Jointe par téléphone, Berrin Sönmez rappelle qu’elle s’était toujours juré de retirer son voile si celui-ci devenait obligatoire. « Aujourd’hui, le danger se profile, affirme-t-elle. En l’enlevant, je leur dis de ne pas aller plus loin : une femme de 64 ans, aux cheveux blancs, a jeté son foulard, réfléchissez-y, comprenez la signification de tout cela et revenez en arrière. »

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