
Saber Chouchane est libre. Moins d’une semaine après avoir été condamné à mort par le tribunal de première instance de Nabeul, dans le nord-est de la Tunisie, pour des publications sur Facebook hostiles au chef de l’Etat, le travailleur journalier de 51 ans, père de trois enfants, a bénéficié d’une amnistie présidentielle, a déclaré au Monde son avocat, Oussama Bouthelja. Une grâce rendue possible par le fait que ni la défense ni le parquet n’ont interjeté appel.
La sévérité du jugement rendu le 1er octobre avait suscité une vive indignation dans le pays. Peu instruit et souffrant de problèmes de santé, Saber Chouchane était poursuivi sur la base de l’article 72 du code pénal, qui punit de mort « l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement » ou l’incitation au désordre ou au meurtre. Il était aussi visé par l’article 67, relatif à l’offense au chef de l’Etat, et par le décret-loi 54-2022 sur les « rumeurs et fausses nouvelles ». Arrêté le 24 janvier 2024 puis incarcéré, M. Chouchane avait d’abord été présenté devant le pôle antiterroriste près le tribunal de première instance de Tunis, qui s’était déclaré incompétent avant de renvoyer l’affaire devant la chambre criminelle de Nabeul, où il réside.
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