
Des affrontements opposent, vendredi 18 juillet, des combattants tribaux, proches des autorités syriennes, aux groupes druzes aux abords de la ville de Souweïda dans le sud de la Syrie, d’où les forces gouvernementales se sont retirées après des bombardements israéliens.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état « d’affrontements à l’ouest de Souweïda entre des combattants tribaux et des Bédouins d’un côté, soutenus par les autorités, et des combattants druzes de l’autre ». Des combattants des deux bords ont confirmé aux correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) des échanges de tirs.
Plusieurs combattants druzes ont déclaré au correspondant de l’AFP à Souweïda qu’ils répliquaient aux sources de tirs à l’ouest de la ville. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l’AFP qu’il était venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) « en réponse aux appels à l’aide des Bédouins ». Un correspondant de l’AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés ou encore en train de brûler, dans le village druze de Walgha désormais sous contrôle des forces tribales et des Bédouins.
L’ONU appelle à la fin des violences
Un peu plus tôt, le haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, avait appelé à des enquêtes « rapides » et « transparentes » après des affrontements dans le sud de la Syrie qui ont fait près de 600 morts en quelques jours, selon l’OSDH. « Cette effusion de sang et cette violence doivent cesser, et la protection de toutes les personnes doit être la priorité absolue », avait déclaré M. Türk dans un communiqué.
« Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes », avait relevé le haut-commissaire, qui demande aux autorités syriennes d’y veiller.
« L’incitation à la violence et les discours de haine, en ligne comme hors ligne, doivent également cesser », avait-il ajouté considérant « essentiel que des mesures immédiates soient prises pour éviter que de telles violences ne se reproduisent ». Volker Türk avait également fait part de ses préoccupations concernant les informations faisant état de victimes civiles à la suite des frappes aériennes israéliennes sur Souweïda, Deraa et dans le centre de Damas.
Aide israélienne
Israël a, de son côté, démenti vendredi les informations de l’agence officielle syrienne SANA selon lesquelles son armée a mené de nouvelles frappes aériennes jeudi soir près de la ville de Souweïda. « L’armée israélienne n’a pas connaissance de frappes nocturnes en Syrie », a déclaré à l’AFP un porte-parole militaire.
Le ministre des affaires étrangères israélien a, de son côté, annoncé que son pays allait envoyer de l’aide humanitaire aux Druzes de Syrie. « Dans le contexte des récentes attaques visant la communauté druze de Souweïda et de la grave situation humanitaire dans la région, le ministre des affaires étrangères, Gideon Saar, a ordonné le transfert urgent d’une aide humanitaire à la population druze de la région », a affirmé son ministère. L’aide s’élèvera à 2 millions de shekels (plus de 500 000 euros) et comprendra des colis alimentaires et des fournitures médicales, a-t-il ajouté.
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Le pouvoir syrien, qui dit vouloir rétablir l’ordre, avait déployé ses forces mardi à Souweïda, jusque-là contrôlées par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d’avoir combattu au côté des tribus et d’avoir commis des exactions. Un cessez-le-feu est entré en vigueur mais la présidence syrienne a accusé jeudi soir dans un communiqué les combattants druzes de le violer.