LETTRE DE MALMÖ

Située sur la principale rue commerçante de Lund, ville universitaire du sud de la Suède, la boutique attire le regard. Derrière la vitrine, la décoration est soignée : à droite, des banquettes en cuir, recouvertes de coussin dans des tons automnaux ; à gauche, des tables et des chaises de bistro et un comptoir derrière lequel trône une machine à café rutilante. Bienvenue dans le monde merveilleux de Swedish Match, le géant suédois de l’industrie du tabac et de la nicotine, passé sous le giron de l’Américain Philip Morris en 2022.
Ici, on vend du « snus » : avec tabac – brun – ou sans – blanc. Il y en a pour tous les goûts : de la saveur macchiato à réglisse violette en passant par le concombre lime ou le lemon spritz. Au mur, une affiche propose des cours pour se familiariser avec l’histoire et le processus de fabrication de ces petits sachets bourrés de nicotine, à sucer ou à chiquer, vendus dans des boîtes en forme de palet utilisé par les hockeyeurs sur glace.
Le snus brun est déjà interdit à la vente dans l’Union européenne. Le snus blanc le sera, en France, à partir du 1er avril 2026. En Suède, c’est tout le contraire. Non seulement, le pays a négocié une exception lors de son adhésion à l’UE en 1995 pour échapper à l’interdiction contre le snus brun mais Stockholm se bat désormais pour empêcher les restrictions contre le snus blanc, en France et ailleurs.
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