
Les engins de construction s’activent sans discontinuer à quelques kilomètres du pont de Tancarville, non loin de l’embouchure du Havre (Seine-Maritime). Le chantier de Normand’Hy, un projet du groupe français Air Liquide, doit tenir ses délais pour démarrer comme prévu au printemps 2026 sa production d’hydrogène renouvelable.
Sur près de 10 hectares étalés en bord de Seine, le géant des gaz industriels (66 000 salariés dans 60 pays et 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024) prévoit une production de 28 000 tonnes par an de dihydrogène par électrolyse de l’eau, avec des électrolyseurs à membrane échangeuse de protons (PEM) d’une capacité de 200 mégawatts (MW). Soit le dispositif le plus puissant en Europe avec ce type de technologie – le groupe suédois Stegra développe, lui aussi pour 2026, un électrolyseur d’un autre type, par alcaline de l’eau (AEL), d’une capacité de 700 MW, pour alimenter en hydrogène sa future aciérie bas carbone à Boden.
« Il y a cinq ans, ici, il n’y avait qu’un champ agricole. La construction a été très rapide, notamment grâce au soutien de la région », explique Nicolas Droin, directeur général d’Air Liquide France, lors d’une visite de presse organisée le 26 septembre à laquelle Le Monde a participé. L’emplacement du site ne doit rien au hasard. La zone industrielle de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) se situe dans « le premier bassin de consommation d’hydrogène en France », avec la présence notamment de plusieurs raffineries, souligne Armelle Levieux, membre du comité exécutif du groupe et directrice de l’innovation.
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