La présidente moldave, Maia Sandu, s’exprime lors d’une conférence de presse, en Moldavie, le 10 juin 2025.

La Russie prépare une opération complexe et coordonnée d’ingérence « sans précédent » pour faire basculer dans son camp la Moldavie, pro-européenne, lors des élections de septembre, a accusé, mercredi 10 juillet, sa présidente, Maia Sandu.

Moscou veut « contrôler » ce pays frontalier de l’Union européenne (UE) et de l’Ukraine « dès l’automne » grâce à des mécanismes d’achat de votes et de financements avec des « cryptomonnaies », « 100 millions d’euros » étant prévus à cet effet, a dénoncé la présidente dans un communiqué.

La cheffe de l’Etat, qui l’avait emporté en 2024 et avait déjà dénoncé une « guerre hybride » du Kremlin, a détaillé les projets mis en place. Elle a évoqué des campagnes de manipulation de l’information en ligne, l’organisation de manifestations « violentes » rémunérées, des cyberattaques, ou l’instrumentalisation des structures religieuses traditionnelles.

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Mise en cause de Telegram

Maia Sandu a accusé les deux principales forces de l’opposition de profiter de ce plan pour la priver d’une majorité au Parlement, qui rapprocherait l’ancienne république soviétique d’une intégration à l’UE. La première de ces familles politiques est menée par le « groupe criminel » de l’oligarque prorusse Ilan Shor, et la seconde par un « prétendu courant souverainiste » qui serait assujetti, selon elle, au président russe, Vladimir Poutine.

Enfin, un dernier élément de cette stratégie consisterait à faire douter « l’électorat modéré pro-européen » en saturant la campagne avec des candidats faussement « neutres », tout en falsifiant les résultats de la diaspora acquise à Mme Sandu. « Tous ces projets sont coordonnés du même point de commandement » à Moscou, a-t-elle assuré.

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La présidente moldave, qui soutient l’Ukraine voisine depuis l’invasion russe, a reproché à Telegram, le principal réseau social utilisé contre elle, de ne donner « aucune réponse » à ses signalements. Son gouvernement a aussi observé la création de milliers de comptes pour amplifier des messages anti-UE et antigouvernementaux sur Instagram, Facebook et TikTok.

En réponse, « les institutions doivent coopérer beaucoup plus étroitement pour échanger des données afin d’identifier les tentatives de contourner la loi », a précisé Mme Sandu. « La police agit fermement et 25 000 amendes ont déjà été infligées » aux acteurs de ce sabotage, a-t-elle dit.

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Le Parti action et solidarité de Maia Sandu est donné largement en tête des intentions de vote (39 %) par le dernier sondage datant de la mi-juillet. Toutefois, 30 % des citoyens se déclarent encore indécis. Selon une autre enquête, seul un quart des Moldaves pensent que les élections seront équitables.

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Le Monde avec AFP

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