
Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a vanté, mercredi 16 juillet à Nouakchott, les bienfaits de l’immigration, qui a contribué aux « progrès et à la bonne situation économique » de son pays, tout en souhaitant qu’elle soit « régulière et ordonnée ». M. Sanchez effectue actuellement une visite en Mauritanie, pays de la côte Atlantique ouest-africaine qui sert de point de départ à de nombreux migrants venus de tout le continent pour tenter de rejoindre l’Europe clandestinement en entreprenant un périlleux voyage en mer en quête d’un avenir meilleur.
Dans une déclaration à la presse à Nouackchott, en présence du président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, Pedro Sanchez a évoqué le « développement des pays qui sont aujourd’hui les destinataires [des flux migratoires] comme l’Espagne », qui a été un pays d’émigration. « Aujourd’hui, les progrès et la bonne situation économique de l’Espagne doivent beaucoup à l’apport de l’immigration, à ces personnes venues y développer leur projet de vie », a-t-il dit. Il s’est dit favorable à une coopération « avec des pays comme la Mauritanie », mais pour « garantir une migration sûre, régulière, ordonnée, qui profite mutuellement à nos sociétés ».
Mohamed Ould Ghazouani, s’exprimant en arabe, a salué la coopération entre les deux pays et « apprécié l’engagement du gouvernement espagnol à défendre les causes justes et à promouvoir la paix et la sécurité aux niveaux régional et international ». Cette visite a permis de discuter avec Pedro Sanchez de « questions vitales d’intérêt commun, notamment les défis de la sécurité, du développement, de la migration et des perspectives de coopération dans le domaine des énergies », a-t-il ajouté. Les délégations mauritanienne et espagnole ont par ailleurs signé quatre accords dans les domaines des transports et des infrastructures, de la sécurité sociale, de la cybersécurité et des parcs nationaux, selon un communiqué du gouvernement espagnol.
Pedro Sanchez avait effectué fin août 2024 une tournée dans trois pays ouest-africains, dont la Mauritanie, pour aider au développement de la « migration circulaire », c’est-à-dire l’envoi en Espagne de travailleurs formés en fonction des besoins de l’économie espagnole. Nouakchott et Madrid s’étaient alors mis d’accord pour gérer ensemble les flux migratoires.
Des milliers de migrants ont perdu la vie ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique, via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations souvent surchargées. Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer. Après une année record en 2024, marquée par l’arrivée de 46 843 migrants aux Canaries, le rythme s’est nettement ralenti ces derniers mois, avec 10 882 arrivées entre janvier et mi-mai, soit une baisse de 34,4 % par rapport à la même période l’année précédente, selon le ministère de l’intérieur.