La préservation de la qualité des eaux souterraines est loin d’être une exigence consensuelle : en témoignent les récentes propositions et projets de loi destinés à affaiblir les normes encadrant les pratiques agricoles. Mais, en régions, les postures partisanes sur le sujet pourraient s’estomper plus vite qu’à l’échelon national. Un groupe d’élus de Loire-Atlantique devait rendre public, vendredi 7 février, un manifeste signé par plus de 150 responsables locaux issus de l’ensemble du spectre politique, demandant l’interdiction des usages de pesticides sur les aires d’alimentation des captages d’eau potable.

« Il s’agissait de réunir, dans un esprit transpartisan, des maires, des sénateurs, des députés ou des conseillers du département, explique Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente (Les Ecologistes) de la Loire-Atlantique. Le texte a été présenté sous forme de vœu en conseil départemental le 6 février et a recueilli l’unanimité. » L’étendue de territoire qui serait concernée par les restrictions demandées représente « environ 3,5 % de la superficie agricole utile du département », selon l’élue.

Les signataires se disent « très inquiets » de la situation qui prévaut sur leur territoire. « Seulement 1 % de nos masses d’eau sont considérées en bon état écologique et de nombreux captages d’eau potable sont pollués, écrivent les élus. La protection des captages d’eau est une urgence de santé publique. Les pollutions les plus préoccupantes sont liées à la présence de nitrates et de pesticides. Parmi eux, le S-métolachlore, le chlorothalonil, associés à des risques de cancer, dont les dépassements de limite interpellent autant que ceux concernant les nitrates. D’autres risques avérés : maladie de Parkinson, perturbateurs endocriniens et enfin tous les “effets cocktails”, c’est-à-dire les effets conjugués de ces substances chimiques qui ne sont que peu connus. »

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