Italy's Prime Minister Giorgia Meloni addresses a joint press conference with Algeria's President during a summit at the Villa Doria Pamphili in Rome on July 23, 2025. (Photo by Tiziana FABI / AFP)

La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a annoncé, lundi 4 août au soir, avoir été mise hors de cause dans l’affaire concernant la libération par Rome d’un haut responsable libyen soupçonné de crimes de guerre et recherché par la Cour pénale internationale (CPI).

Indiquant sur les réseaux sociaux que le tribunal des ministres, un organe judiciaire chargé des affaires concernant les membres du gouvernement, l’avait déchargée de toute responsabilité, Giorgia Meloni « présume » que ce tribunal demandera le renvoi en justice de deux ministres et d’un haut responsable proche de la cheffe du gouvernement. Le document adressé par le tribunal à Mme Meloni estime, selon ses dires, qu’elle n’a « pas été informée » en amont et qu’elle n’a donc pas partagé « la décision prise » d’expulser le responsable libyen.

Osama Almasri Najim, chef de la police judiciaire libyenne, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis le 15 février 2015. Il a été arrêté en janvier dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat et a été libéré deux jours plus tard sur ordre de la cour d’appel de Rome pour vice de procédure. Il a ensuite été expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’Etat italien.

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Giorgia Meloni est soupçonnée, avec ses ministres Carlo Nordio (justice), Matteo Piantedosi (intérieur) et le sous-secrétaire d’Etat à la présidence, Alfredo Mantovano, chargé des services de renseignement, d’avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli. Mme Meloni a revendiqué dans son message la collégialité des décisions, qualifiant d’« absurde » l’idée que les deux ministres et le haut responsable aient pu prendre cette décision sans la consulter.

Pour pouvoir juger les deux ministres et le haut responsable, le tribunal des ministres doit cependant demander l’autorisation au Parlement qui, a priori, votera contre. La coalition ultraconservatrice de Giorgia Meloni possède une confortable majorité au Parlement.

Le Monde avec AFP

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