Glissement de terrain, chute d’arbres et inondations ont fait au moins 631 morts dans le nord de Sumatra, la plus grande île de l’archipel indonésien. Quelque 472 autres personnes sont toujours portées disparues. Le cyclone tropical Senyar, qui s’est formé dans le détroit de Malacca, déjà responsable de dégâts considérables en Malaisie et dans l’extrême sud de la Thaïlande, est décrit par les météorologues comme exceptionnel pour cette région, car peu de cyclones naissent aussi près de l’équateur. Il s’est ajouté à la mousson saisonnière, à l’origine de précipitations intenses depuis le 17 novembre, et a généré des pluies encore plus fortes à partir du 25 novembre sur Sumatra.
Au total, 3,3 millions de personnes ont été affectées en Indonésie, selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes d’Indonésie, et 1 million ont été évacués et sont hébergés dans des abris provisoires. Si le bilan dépasse effectivement les 1 000 morts, en comptant les disparus, il sera le plus meurtrier pour une catastrophe naturelle en Indonésie depuis le séisme suivi d’un tsunami qui avait tué plus de 2 000 personnes aux Célèbes en 2018.
Les provinces Sumatra Ouest, Sumatra Nord, ainsi que la province d’Aceh, qui couvre toute la pointe septentrionale de l’île, sont les plus touchées. Sumatra est parcourue du nord au sud par les Bukit Barisan, une longue chaîne volcanique couverte de jungle : les cours d’eau se sont chargés de troncs, de terre et de végétation avant de dévaler en direction des zones en plus basses altitudes. Dans l’intérieur des terres, et surtout le long des côtes, des flots de boue ont emporté des ponts, submergé des maisons, coupé les routes et fait déborder des réservoirs. Sibolga, une ville portuaire de Sumatra Ouest, a connu des inondations particulièrement importantes : les images sur les réseaux sociaux montrent des familles réfugiées sur les toits, tandis que des torrents charrient dans les rues des parties de charpentes, des meubles, des arbres, menaçant à tout moment les frêles habitations restées debout.
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